« Sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le cabinet de la Présidence de la République, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers incluant entre autres la FAO, l’OMS, le PAM et l’UNICEF a ouvert le premier Forum National de Nutrition en République Démocratique du Congo (RDC), sous le thème « Appel à la promotion de l’approche multisectorielle, inclusive, et synergique pour lutter contre la malnutrition en RDC ». C’est ce qu’annonce les 4 agences des Nations unies.
Ce Forum qui se tient du 5 au 7 octobre 2023 vise à promouvoir la vision de la RDC en matière de nutrition à travers une approche multisectorielle qui intègre tous les secteurs sensibles (Santé, Agriculture, Education, Eau Hygiène et Assainissement, Protection Sociale) au regard de l’Objectif de Développement Durable 2 (ODD) et autres ODD liés à la nutrition. En RDC, la situation nutritionnelle reste préoccupante depuis plus de deux décennies.
Selon la dernière Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS Palu, RDC 2017-2018), 41,8 % d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique soit de 9,2 millions d’enfants de moins de 5 ans touchés. La prévalence du retard de croissance culmine à 52,4 % parmi les ménages les plus pauvres. Six millions d’enfants de 6 à 23 mois (92 %) ne bénéficient pas d’une alimentation adéquate en termes de diversité et fréquence, impactant leur état nutritionnel.
Les différentes formes de malnutrition affectent négativement le développement cognitif, les capacités d’apprentissage et la réussite scolaire des enfants et à l’âge adulte la productivité intellectuelle et physique. Toutes ces conséquences sur les populations entraînent des pertes irréversibles en capital humain et diminuent la capacité de développement du capital humain, aboutissant ainsi à des pertes socio-économiques immenses.
La malnutrition sous toutes ses formes (dénutrition, carences en micronutriments, excès pondéral et obésité) impacte négativement la croissance économique et perpétue la pauvreté par le biais de trois facteurs : les pertes directes de productivité liées au mauvais état physique ; les pertes résultant de l’augmentation des coûts des soins de santé et les pertes indirectes dues à la mauvaise fonction cognitive et aux échecs scolaires.
L’étude sur le coût de la faim conduite en 2017 a révélé une perte du produit intérieur brut associée à la malnutrition de 4,56 %, un risque de redoublement scolaire de 15,8 % dont 9,3 % imputable à la malnutrition des enfants. La malnutrition est aussi associée à la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans 31,5% de cas et des capacités réduites chez les adultes ayant souffert de la malnutrition dans 49,8 % de cas (RDC - Coha, 2017).
Une étude sur l’impact économique des formes de malnutrition en RDC, conduite par le Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale en 2022 souligne que les différents types de malnutrition ainsi que les pratiques alimentaires non-optimales ont un réel impact sur l’activité économique du pays pour plus de 1.172 milliard de dollars américains par an.
Une estimation des coûts pour mettre en place les interventions recommandées évalue les besoins entre 356 et 457 millions USD par an pour les dix prochaines années. Selon la revue stratégique faim zéro du ministère de l’Agriculture (2019), le pays connaît un déficit alimentaire de 6,9 millions de tonnes, soit 22 % des besoins alimentaires nationaux.
Lutter contre la malnutrition exige une approche multisectorielle. L’engagement du Gouvernement de la RDC se matérialise par l’organisation de ce premier Forum National de Nutrition, dont les travaux tourneront autour de trois grandes activités, notamment, des discussions au sein de commissions thématiques, l’organisation de deux tables rondes (l’un des bailleurs et l’autre des politiques) et d’une foire des aliments et produits locaux.
Durant le Forum, le Gouvernement et ses partenaires vont développer des approches multisectorielles pour lutter contre les formes de malnutrition qui affectent les individus à tous les stades du cycle de vie, notamment les enfants, les adolescents et les femmes en âge de procréer. Le Gouvernement et ses partenaires publics et privés vont continuer de travailler ensemble de manière à rendre accessibles au plus grand nombre d’enfants congolais des interventions innovantes et adaptées et à haut impact prouvées dans la lutte contre la malnutrition.
La Gazette du Continent