Après le bras de fer engagé entre les différents syndicats des magistrats et le ministre d'Etat, ministre de la Justice, le président du Conseil supérieur de la magistrature(CSM), Dieudonné Kamuleta, a recadré le mercredi 21 août 2024 à Kinshasa l'approche des magistrats syndicalistes dans leurs démarches, tout en fustigeant l'usage des réseaux. Puis, il a eu une séance de travail avec le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba.
Au terme de cette séance de travail, Constant Mutamba a déclaré que c'etait une réunion de concertation évidemment pour aborder toutes les questions qui ont défrayé la chronique ces 3 derniers jours. "Nous avons arrondi les angles. Nous devons tous nous inscrire dans la droite ligne de réforme voulue par le chef de l'Etat qui veut que notre appareil judiciaire soit systématiquement reformé pour que la justice soit réellement rendue en faveur du peuple congolais. Il n'y a pas de problème entre le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux et les membres du Conseil supérieur de la magistrature et les magistrats en général.
Constant Mutamba a reconnu qu'il y avait évidemment quelques malentendus. Donc, il était question de pouvoir faire l'état de lieu de l'appareil judiciaire au cours de cette séance de travail.
"Nous avons épinglé la nécessité qu'il y a d'opérer des réformes qui vont dans le sens de lutter drastiquement contre la délinquance économique et financière. C'est sur ça que nous avons travaillé. Nous nous sommes accordés que cela se fera désormais dans un climat d'harmonie parfaite et qu'à partir de ce jour, il n'y aura plus les déclarations que ça soit de la part des syndicalistes que ce soit de la part des membres du cabinet du ministre d'État, ministre de la Justice. Désormais, toutes les questions qui concernent l'appareil judiciaire passeront par ce cadre de concertation".
Le président du CSM face aux magistrats syndicalistes
"L'image publique que nous avons montré ces derniers temps risque de nous amener ou de faire voir ou encore de donner une lecture qui n'est pas correcte de ce que nous sommes", s'est adressé Dieudonné Kamuleta aux magistrats syndicalistes.
Il leur a rappellé seulement qu'ils sont d'abord magistrats.
"Vous êtes membres d'un pouvoir. Ce qui fait que votre action syndicale doit se démarquer ou doit montrer réellement que dans votre ou dans vos revendications, vous tenez compte du fait que vous êtes des hommes et des femmes d'État. L'opinion qui se dégage maintenant et je prends le langage de la rue qu'il y a un bras de fer entre les magistrats et le ministre d'État, ministre de la Justice. Cette image ne peut pas être acceptée".
Tous ensemble, d'accord faisons en sorte que ce qui se fait ne se reproduise plus de la même façon. C'est le président de CSM qui vous parle. Y a-t-il des problèmes à régler ?
"Vous connaissez la procédure. Allez vers l'autorité concernée mais parce ce que vous le faites avec nous. Quand on sent que le corps a été visé, qui de plus légitime de faire un pas vers l'autorité qui aurait touché ou piétiné le prestige. Si, c'est de cela qu'il s'agit. N'oublions pas qu'un mot peut être sujet à incompréhension et faire croire à l'inimitié ou à un problème là où il n'y en a pas.
En tant que magistrats, même syndicalistes, abstenez-vous, je dis bien, abstenez-vous de toute prise de position au nom de la magistrature. C'est nous qui engageons la magistrature. Abstenez-vous d'utiliser les réseaux sociaux. Vous n'êtes pas n'importe qui. Vous n'êtes pas sans savoir que si quelqu'un parce que très souvent même nous ici combien de fois j'ai vu des tweets en mon nom et sur mon compte.
Le président du CSM n'a aucun compte sur les réseaux sociaux
"Je vous dis de façon officielle que je n'ai aucun compte. Je n'ai jamais eu des comptes jusque-là. Ce qui fait que tout ce qu'on peut poster sur les réseaux sociaux bien en prenant la photo du président du CSM mais ce sont des photos qu'on peut trouver n'importe où. Cependant, ne nous laissons pas emballer par n'importe quoi. Montrons que nous sommes des magistrats".
Entre le CSM et le ministre de la Justice, il n'y a jamais eu de mur. Il n'y en aura jamais avec celui qui est là, avec tous ceux qui ont précédé et même avec tous ceux qui viendrons.
"Nous sommes les deux mamelles du même corps. Rentrons aux fondamentaux et faisons en sorte que nous ne puissions pas donner l'occasion à l'opinion de croire qu'il y a des problèmes individuels, de croire qu'il a de friction. Nous en tant que bureau, c'est nous qui portons la magistrature. S'il y avais un problème, c'est nous qui serons au courant que ça soit en privé ou que ce soit en public. Il n'a jamais eu de friction au sein de la magistrature.
Les magistrats doivent savoir même dans leurs ressorts qu'entre les hommes, il peut y avoir des problèmes. "Mais ce qui donne de la hauteur, c'est la façon avec laquelle nous pourrons faire face à ce problème. J'espère que j'étais très clair et qu'on entente plus parler de ces pratiques. S'il y a de problème, je le répète venez voir l'autorité. En tant que syndicalistes, vous devez être en collaboration avec le ministre de la Justice en tant que non pas seulement magistrats mais syndicalistes. Vous rentrez dans sa compétence quoi de plus normal d'aller le voir".
"Que ce soit le ministre d'État, ministre de la Justice que ça soit le CSM, n'importe quelle institution de ce pays, travaille pour la vision qui a été impulsée par le chef de l'État.
"Rendons-nous compte qu'il n'y a aucune institution isolée qui peut accomplir seule cette vision. Ne perdons pas de temps à nous détourner de ce qui est essentiel. C'est le moment de regarder devant et de nous dire au moins demain que les générations qui viendront diront qu'il y a eu des magistrats à telle époque".
La Gazette du Continent