Procès Mwangachuchu : le chef de division du bureau des armes à feu attendu à la Haute cour militaire

Procès Mwangachuchu : le chef de division du bureau des armes à feu attendu à la Haute cour militaire

A la prochaine audience de l’affaire Edouard Mwangachuchu, la Haute cour militaire envisage de faire comparaitre de nouveau un renseignant qui devrait mieux éclairer sa religion, quant à savoir comment le propriétaire de la Société Minière de Bisunzu (SMB) était entré en possession de son arme de guerre.

Ce renseignant n’est autre que le chef de division du bureau des armes à feu au Secrétaire général du ministère de l’Intérieur. La raison fondamentale de cette démarche est que cet expert pourra donner toutes les formalités requises au Secrétariat général, remplies par le prévenu, pour non seulement solliciter une arme de guerre, mais aussi demander l’autorisation de sa détention.

Les juges de la haute juridiction militaire en sont arrivés là, parce qu’à l’audience du vendredi 14 juillet, consacrée à la poursuite du débat sur le fond, il s’est avéré que l’arme saisie au domicile du député Mwangachuchu Hizi n’était pas une arme d’autodéfense, comme il le soutient mordicus, mais bel et bien une arme de guerre. Or, dans son intervention, l’organe de la loi a martelé que cette arme était plutôt une arme de guerre et d’ajouter que l’autorisation pour ce type d’arme n’est délivrée que par le Président de la République. On s'est alors demandé comment l'un citoyen ordinaire, fut-il un élu du peuple, pouvait détenir une arme de guerre.

Creusant davantage le terrain sur cette piste à l’audience du mardi 18 juillet 2023, le ministère public a fait savoir que le prévenu Edouard Mwangachuchu pourrait être également poursuivi pour cession d’arme.

A ce sujet, il a signalé que l’arme de guerre de Mwangachuchu s’était retrouvée chez son garde du corps. Réfutant cette thèse qui aggravait sa situation pénale, le propriétaire de la Société Minière de son garde du corps, un lieutenant des FARDC qui, en son absence, était allé prendre cette arme et l’avait gardée.

En ce moment-là, i était en soins médicaux à l’étranger.

L’organe de la loi, reprenant la parole, a fait remarquer que le garde du corps du prévenu est actuellement en cavale, depuis qu’on a engagé des poursuites judiciaires contre lui. A travers ce débat, Edouard Mwangachuchu a tenté de réorganiser sa défense autrement sur la question en relevant que pour obtenir l’arme et l’autorisation, il avait saisi le Secrétariat général de ministère de l’Intérieur par le biais de son bureau des armes à feu. C’est là qu’on lui demandera de payer la somme de 75 dollars. Et c’est ce qui fut fait. Pour éliminer la plupart des zones d’ombres qui planent sur les deux demandes introduites par Edouard Mwangachuchu au ministère de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, la présence du chef de division du bureau des armes est vivement souhaitée à la prochaine audience.

Ce fonctionnaire devra exhiber probablement toutes les demandes qu’Edouard Mwangachuchu a introduites dans leur service, non seulement pour l’achat de l’arme de guerre pour laquelle il est poursuivi pour sa détention illégale, mais également pour l’autorisation du permis de port d’arme lui délivrée. La poursuite de l’instruction de cette affaire quant au fond annonce ainsi des rebondissements qui pourraient dévoiler la complaisance de certains agents de l’Etat.

Car, il est surprenant qu’un vende par la même occasion, une arme de guerre, dont l’autorisation n’est délivrée que le Président de la République, comme l’a soutenu le ministère public. La prochaine audience de l’affaire Edouard Mwangachuchu comme les précédentes, est très attendue pour connaître la vérité dans la procédure administrative de délivrance de l’autorisation de permis de port d’arme en RDC.

Le haut fonctionnaire du Secrétariat général au ministère de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières pourrait davantage apporter à la prochaine audience, assez de lumière qui devrait ébranler ou soutenir le pilier de l’argumentation d’Edouard Mwangachuchu. Et l’organe de loi espère que la Haute cour militaire pourrait à cette occasion-là poser de nombreuses questions pouvant nécessiter plus tard une descente sur le lieu.

Cette démarche, applaudie par la défense du député national, pourrait, de son avis, favoriser une meilleure compréhension des démarches entre prises par e propriétaire de la Société Minière de Bisunzu et faire voir que tout était régulier.

Pour ses avocats, Mwangachuchu Hizi détient son arme en toute légalité et la descente sur le lieu ne pourrait que le démontrer.

La Haute cour militaire s’est intéressée aussi à la nationalité de ce député qui aurait des connexions très solides au Rwanda. En outre, les juges de cette juridiction chercheront certainement à évaluer si tout est régulier de ce côté-là, étant donné que le prévenu lui-même a dit qu’il a réalisé quelques projets au Rwanda.

 

MK

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