Le journaliste Stanis Bujakera Tshamala reste maintenu en détention à la Prison Centrale de Makala. Cette décision a été prise ce mardi 7 novembre 2023 par le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe.
Ce dernier a rejeté la demande de la mise en liberté provisoire du directeur de publication adjoint du site d'information actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique.
Lors de l’audience du vendredi 3 novembre dernier, ses avocats avaient introduit une nouvelle demande de mise en liberté provisoire.
Dans leur argumentaire, ils avaient estimé que l’absence d’indices sérieux de culpabilité et l’absence de risque étaient une garantie pouvant permettre cette libération.
Pour la défense, son client a une résidence connue à Kinshasa. La justice n’avait qu’à veiller à sa présence pour les futures audiences.
Les avocats avaient également sollicité une contre-expertise pour clarifier les contradictions dans l'accusation, en particulier en ce qui concerne la prévention de fabrication d'un sceau de l'Agence nationale des renseignements (ANR) qui pèse sur le journaliste et sur l’analyse technique qui aurait permis de l’identifier comme le premier émetteur du document falsifié.
Au total, 6 infractions sont retenues contre le directeur de publication adjoint du site d'informations Actualité.cd. Il s'agit notamment de propagation de faux bruits et partage d'un faux document, la contrefaçon ou falsification des sceaux, timbres, poinçons ou marques de l’État congolais et des administrations publiques. Le tout lié à un rapport attribué à l'Agence nationale des renseignements (ANR) mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat du député national et ancien ministre des Transports, Chérubin Okende.
Il faut rappeler que Stanis Bujakera est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’État », « propagation de faux bruits », et « transmission des messages erronés et contraires à la loi ». Il a été arrêté le 8 septembre 2023 alors qu’il se rendait à Lubumbashi (Haut-Katanga) et mis en cause pour un article de Jeune Afrique qu’il n’a pas signé. Il y est cité un rapport attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant Chérubin Okende du parti de Moïse Katumbi.
Son arrestation entraîne jusqu'à présent de nombreuses réactions à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Plusieurs personnalités politiques congolaises ainsi que des représentations diplomatiques en RDC, dont celles de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de l’Union européenne ont exprimé leurs inquiétudes après son arrestation.
La Gazette du Continent