Le jeune ministre de l'Information, Didier Mumengi, sauve le régime de Laurent Désiré Kabila

Le jeune ministre de l'Information, Didier Mumengi, sauve le régime de Laurent Désiré Kabila

Le 10 août 1998, le président Laurent-Désiré Kabila et quasiment l'ensemble de son gouvernement se retirent à Lubumbashi, devant l'avancée de la rébellion vers Kinshasa, où s'organise la résistance militaire. 

Resté à Kinshasa en ministre de la guerre, Didier Mumengi, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, lance le mot d'ordre de résistance populaire. Il invente le slogan « la Paix se gagne » et organise des Forces d'auto-défense populaire (FAP).

Les rebelles banyamulenges (Congolais tutsis d'origine rwandaise), soutenus par le Rwanda, avaient pris le contrôle du barrage d'Inga, à 300 km environ en aval de Kinshasa sur le fleuve Congo. Ils avaient privé d'électricité la capitale de l'ex-Zaïre ainsi que Brazzaville, la capitale du Congo.

La centrale hydroélectrique d'Inga alimente Kinshasa mais aussi les mines de cuivre de la province du Katanga, principales richesses du Congo. Le régime de Laurent-Desiré Kabila avait perdu le contrôle de la distribution électrique.

Pris de panique, le président Laurent-Desiré Kabila limoge son chef d'état-major, Célestine Kifwa.

Le commandant de la 10e Brigade congolaise, devenu un des dirigeants de la rébellion, Jean-Pierre Ondekane, affirmait que la ville de Kinshasa tombera dans un mois, les insurgés ayant pris le contrôle du port de Matadi et les villes environnantes (Banana, Kitona et Moanda).

La stratégie d’asphyxier la capitale Kinshasa, en coupant les routes d’approvisionnement, était en cours d’exécution.

Fort de leurs succès militaires, le porte-parole des rebelles a annoncé qu'il était trop tard pour espérer ouvrir des négociations avec M. Kabila, celui-ci devrait être évincé, et évincé très vite, pour le bien du pays.

À la tête de l’aile politique des insurgés, le professeur Arthur Zaidi Ngoma. Les rebelles avaient sous estimé la détermination des Kinois et l’intrépidité du jeune Didier Mumengi.

La bataille de Kinshasa sera rude, les bandes rebelles qui avaient envahi les quartiers populaires de N’Djili, Kingasani et Masina ont été surpris la résistance de cette population. La déroute sera acquise grâce à la mobilisation patriotique de Didier Mumengi.

Le comportement de la population Kinoise était exemplaire, cette agression n’était pas considérée comme une entreprise de libération, mais comme une agression du pays.

L’agression contre Kinshasa, en s’emparant du barrage d’Inga, avait privé la ville d’eau et d’électricité, tué des nouveau-nés dans les hôpitaux et, soudé le pouvoir et la population.

Le jeune ministre de l'Information, Didier Mumengi, sauvera le régime de Laurent-Désiré Kabila… Et la République Démocratique du Congo

Didier Mumengi séduit la fibre patriotique des Congolais en général et des Kinois en particulier, en inventant le concept « la paix se gagne ». Sur ces mêmes entrefaites, devenu ministre de la Guerre, Didier Mumengi rassemble une dizaine de grands musiciens congolais, sous le leadership du Maestro Suzy Kaseya. Et une chanson patriotique phénoménale en fut le résultat : « Tokufa mpo na ekolo (Nous allons mourir pour le Congo) », « Solo tozangi mayi solo, solo tozangi mwinda solo po na ba nyangalakata oyo », nous avons manqué de l’eau, nous avons de lumière à cause de ces idiots. imbéciles »), chanté par Wendo, l’ancêtre de la musique congolaise.

Au quatre coins de la République Démocratique du Congo, l’agression du 2 août 1998 a été vécue comme la tentative de la coalition rwando-ougandaise de coloniser le Grand Congo… Et les Congolais ont, à l’unisson, réagit avec une ferveur patriotique sans précédent depuis le 30 juin 1960. À Didier Mumengi, le porte-étendard de cette résistance, espérons que la patrie sera un jour reconnaissante.
 

Jean-Claude Mass Mombong

 

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