Il y a cinquante-neuf ans, le 19 juin 1965, le président Ahmed Ben Bella était renversé par des membres de son propre gouvernement.
Il a été destitué par un pronunciamiento conduit par Houari Boumédiène, vice-président et ministre de la Défense. Sans avoir été jugé, Ben Bella sera détenu dans le plus grand secret pendant près de quinze ans puis assigné à résidence, avant d’être libéré, en 1981.
Le 5 juillet 1962, l’Algérie recouvrait enfin sa liberté et son indépendance, au prix du plus lourd sacrifice que l’Histoire ait jamais enregistré.
Le 19 juin 1965, Houari Boumédiène, ministre de la Défense, organise un coup de force militaire et renverse un de ses compagnons dans la lutte pour l'indépendance algérienne, le président en exercice Ahmed Ben Bella. Alors que celui-ci réussi à triompher de ses adversaires politiques grâce à l'appui de Houari Boumédiène, alors chef d'Etat-major de l'armée de libération nationale. Mais peu à peu, la politique d'auto-gestion de Ben Bella (nationalisation et gestion collective des terres appartenant aux anciens colons), l'éclatement du FLN et des difficultés économiques croissantes fragilisent son autorité.
Le putsch a lieu après le limogeage du ministre des Affaires Etrangères, Abdelaziz Bouteflika. Les insurgés dénoncent alors la mauvaise gestion du pays et la personnalisation du pouvoir. Houari Houari Boumédiène, ministre de la Défense sous Ben Bella, met alors en place un pouvoir à base militaire, dont il préside l'organe exécutif, le Conseil de la Révolution. Il élimine toute forme d'opposition. Il jouit très vite d'un fort prestige à l'étranger, grâce à son action au sein du mouvement des non-alignés. Mais à l'intérieur, son bilan est plus mitigé. Ses réformes économiques (gestion nationalisée du pétrole) échouent et politiquement, la mise en place d'un parti unique et d'une religion (l'Islam) au service de l'Etat contribuent à nourrir une révolte sourde.
Houari Boumédiène est décédé à Alger, le 27 décembre 1978, il avait 46 ans. Les Algériens étaient sous le choc. Ils seront des milliers à assister à son enterrement, le vendredi 29 décembre, au cimetière d’Elia, près d’Alger. M. Abdelaziz Bouteflika prononcera l’oraison funèbre. La succession était réglée à son profit, croient les algériens, mais contre toute attente, Bouteflika sera disqualifié de la course à la présidence. Les militaires ont préféré Chadli Bendjedid.
Jean-Claude Mass Mombong