La République Démocratique du Congo depuis son accession à l'indépendance, le 30 juin 1960, a connu plusieurs Constitutions.
L'actuelle Constitution semble être simple, souple et rédigée après une longue période de transition que le pays a vécue après le départ du Maréchal Mobutu Sese Seko, l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, dans le but de mettre des gardes fous et établir le mode d'accession au pouvoir, selon l'un des rédacteurs, Bob Kabamba, professeur à l'Université de Liège en Belgique.
Selon plusieurs analystes politiques et gestionnaires des institutions du pays, la République Démocratique du Congo n'a pas un problème de textes, c'est plutôt les animateurs des institutions qui ont du mal à observer et respecter les lois et de les mettre en application.
Venue au pouvoir après plusieurs années dans l'opposition, l'UDPS était porteuse d'un espoir au peuple congolais, dont le programme mettait l'homme au centre de l'action gouvernementale, à travers ce slogan phare ''le peuple d'abord''.
Ce sujet de campagne du candidat Félix-Antoine Tshisekedi le portait au sommet de l'État et la population le lui a rappelé.
Devant certaines réalités politiques, le premier mandat s'est achevé sans que ce slogan se concrétise. Plusieurs abus ont été signalés. Le peuple n'a pas été servi à la hauteur de ses attentes.
Ce même peuple a dénoncé le régime d'avoir oublié et jeté en pâture sa promesse électorale. Le "peuple d'abord" s'est transformé en "ventre d'abord", comme l'aurait signifié l'ancien secrétaire général de l'UDPS, Jean-Marc Kabund. Un dénonciation qui lui a value la déchéance à la tête du parti.
Face à cette impasse de répondre aux attentes du peuple, le régime Tshisekedi crie à tort ou à raison que l'actuelle Constitution serait le porte malheur du peuple congolais. C'est elle qui bloque, il faut la modifier et c'est héritage le plus important que veut léguer Félix-Antoine Tshisekedi qui annonce pour la énième fois le début d'une campagne pour son changement. Selon lui, seul le peuple tranchera entre ceux qui soutiennent cette Constitution et ceux qui ne la soutiennent pas.
« Comment pouvons-nous parler de l'État de droit sans toucher à cette Constitution ?
Notre campagne, c'est désormais pour le changement de la Constitution et non la révision. Que le peuple nous départage. L'héritage le plus important que Félix-Antoine Tshisekedi aura à laisser à la population, c'est une nouvelle Constitution», a déclaré Augustin Kabuya devant les militants de son parti.
Le peuple d'abord, l'amélioration des conditions de vie de la population, la réduction du train de vie des institutions, la bonne gouvernance, tant vantés ne sont plus la priorité du régime Tshisekedi qui se lance désormais dans la campagne au changement de la Constitution.
A ce sujet, l'opposition n'y croit pas d'une seule oreille et rappelle au chef de l'État, initiateur du projet qu'aucune disposition de l'actuelle Constitution ne lui empêche de répondre aux besoins vitaux du peuple congolais et surtout d'en finir avec la crise sécuritaire dans la partie Est du pays, où certains territoires sont sous l'occupation rwandaise depuis plus de trois ans.
Le peuple d'abord serait primordial à tout autre projet que le gouvernement devrait entreprendre dans le contexte actuel, le peuple d'abord reste l’héritage qui a été même rappelé au président lors de son investiture en 2019.
La Gazette du Continent.