La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a entamé le vendredi 22 novembre 2024 une mission d’itinérance dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Elle est accompagnée d’une délégation de membres de son gouvernement et de parlementaires.
La cheffe du Gouvernement congolais arrive dans le cadre de l’évaluation de l’état de siège, une mesure exceptionnelle instaurée dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis 2021. L’idée était de contraindre au désarmement des groupes armés locaux et étrangers dans la zone.
Pour ce faire, ce service appelle les cadres administratifs du Nord-Kivu et la population de Goma à une forte mobilisation pour accueillir la patronne du Gouvernement à l’aéroport international de Goma. Judith Suminwa ambitionne d’identifier les défis majeurs, tout en recueillant les attentes des communautés locales et des autorités provinciales. Des recommandations concrètes seront formulées à l’intention du président Félix-Antoine Tshisekedi, notamment pour renforcer la coordination entre l’armée, la police et les populations civiles.
Il ne s’agit pas d’une première mission d’évaluation. En juin 2021, le chef de l’Etat avait conduit une mission d’évaluation de l’état de siège à Goma, Beni et Bunia. L’ancien Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde avait, quant à lui, dirigé au moins deux missions d’évaluation de cette mesure exceptionnelle, outre celles menées par des parlementaires et des ministres sectoriels.
Depuis son instauration, l’état de siège a suscité de nombreuses critiques. Si l’objectif initial était de restaurer la paix en éradiquant les groupes armés, la situation sécuritaire reste préoccupante. La rébellion du M23, qui avait été vaincue en 2013, a refait surface en 2021, occupant aujourd’hui plusieurs territoires stratégiques, notamment Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero. De plus, le nombre de groupes armés locaux n’a cessé de croître, rendant la tâche des forces de sécurité encore plus complexe.
La Gazette du Continent.