Le centenaire de Cheikh Anta Diop

Le centenaire de Cheikh Anta Diop

Le Professeur Cheikh Anta Diop a redonné à l’Afrique la place qui lui revient dans l’Histoire et a laissé aux africains un héritage d’émancipation historique, intellectuelle sans précédent : la connaissance de son origine.

Il est né le 29 décembre 1923 à Thieytou, au Sénégal et décédé le 07 février 1986 dans son sommeil à Dakar, au Sénégal.

C’est en 1954, avec la publication à Paris de Nations nègres et culture, que le jeune historien, acquiert la célébrité.

Un ouvrage contesté au départ - aujourd’hui est reconnu et enseigné partout -, qui lui a valu les foudres des cénacles d’historiens qui chercheront à faire taire ce Sénégalais qui démontre, preuves à l’appui, que l’Humanité est née en Afrique, que l’Egypte pharaonique avait des profondes racines africaines, que l’Histoire a été sciemment falsifiée.

L’immense soif du savoir, il est à la fois, historien, chimiste, anthropologue, linguiste, c’est un savant.

En France comme au Sénégal, ses travaux dérangent le milieu universitaire qui lui reste assez hostile.

Mais Cheikh Anta Diop demeure l’une des personnalités à avoir exercé une grande influence sur ses contemporains, en démontrant la part de l’apport nègre à la civilisation de l’Universel.

Pour lui, l’Afrique coupée de ses jambes marche avec des béquilles confectionnées à l’étranger, et c’est à partir d’une simple ambassade que les occidentaux tirent les ficelles.

Il fait partie des rares intellectuels Noirs qui ont réaffirmé la dignité de la culture et civilisations noires par plusieurs siècles d’esclavagismes et de colonisation.

Cheikh Anta Diop est une forteresse de savoir africain, approprier ses œuvres, c’est posséder des armes pour s’attaquer à l’édifice occidental construit sur un montage falsificateur de l’Histoire. Pour les occidentaux, les peuples noirs d’Afrique étaient privés d’assises historiques.

En clair, ces peuples sont sans écriture. Ils n’ont inventé ni la poudre ni la boussole. Ils n’ont ni histoire ni Antiquité.

Il vouait une hostilité profonde et sans nuances aux États africains bâtis dans les frontières héritées du système colonial.

Il n’empêche que ses idées, semées il y a une soixantaine d’années, mûrissent chaque jour un peu plus dans l’esprit des jeunes générations africaines. Et, tôt ou tard, une Afrique moins aliénée, mieux préparée politiquement et psychologiquement en fera peut-être la moisson. Mais malheureusement, la jeunesse africaine est en perte des repères, et pourtant ses œuvres sont parmi les plus lues depuis maintenant plus d’un demi-siècle.

Cheikh Anta Diop aura à tout le moins rétabli une vérité longtemps occultée par les Occidentaux : l’Afrique a une histoire.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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