Le 27 octobre 1971 , le président Mobutu annonce le « recours à l'authenticité », une série de mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l'Occident et sa domination. Le pays est renommé « République du Zaïre ».
Après la monnaie, c’est au tour du pays et du fleuve Congo de prendre, le 27 octobre 1971, le nom de Zaïre. Le président Mobutu voulait tirer un trait du passé colonial, c’était son objectif : donner une nouvelle fierté aux congolais, après leur avoir ramené la paix .
Zaïre serait la déformation , par les Portugais arrivés à l’embouchure en 1482 du mot Nzadi.
Ces changements symboliques étaient l’expression d’un mouvement culturel amorcé par le président Mobutu qui sera caractérisé par l’authenticité .
L’authenticité se définissait comme une prise de conscience , une recherche par des zaïrois de leur propre identité puisant dans leur patrimoine culturel, une sorte d’exaltation des valeurs ancestrales et culturelles.
En 1972, l’authenticité devient une idéologie politique lors du premier congrès ordinaire du MPR( Mouvement Populaire de la Révolution). Les grandes réformes de l’État se poursuivent, le pays se subdivisa en Régions, en Zones et en Collectivités au lieu de provinces, districts et territoires ; le gouvernement devint le conseil exécutif national et ses membres des commissaires d’Etat, et l’Assemblée nationale prit le nom de conseil législatif national. Le 12 janvier 1972 , le président et le bureau MPR optent pour la laïcisation du pays( le changement des prénoms chrétiens fut d’ailleurs l’objet d’affrontement direct entre l’Eglise et l’État) , le cardinal Malula n’hésitait pas de défier souvent le président Mobutu en reprenant les noms chrétiens dans les cérémonies publiques.
Joseph Desiré Mobutu devient Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga.
La politique de l’authenticité se traduira le 30 novembre 1973 par des mesures de zairianisation.
Le président Mobutu nationalisa la plupart des entreprises détenues par des étrangers.
Ces entreprises furent d’abord reprises par des organismes étatiques pour être ensuite attribuées à des personnes privées zaïroises – des proches du président, membres de la famille ou fidèles soutiens politiques. L’ignorance et l’incurie des nouveaux propriétaires entraînèrent la faillite rapide du pays.
Le président fera marche en arrière quelques années après le début de cette expérience malheureuse.
Jean-claude Mombong