Aimé Césaire : l'intellectuel, le poète, l'humaniste et l'éveilleur de conscience

Aimé Césaire : l'intellectuel, le poète, l'humaniste et l'éveilleur de conscience

Le poète martiniquais, chantre de la négritude, est mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France, en Martinique, à l’âge de 94 ans.

Figure majeure du XXe siècle, son œuvre profondément humaniste l’a inscrit au panthéon des grands hommes.

Il fut depuis les années 1930 de tous les combats contre le colonialisme et le racisme.

Il est né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique), dans un univers marqué profondément par trois siècles d’esclavages.

Maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans (1945 à 2001), fondateur du Parti progressiste martiniquais (PPM) député, il a battu tous les records de longévité parlementaire (1945 à 1993), où il siégera -quatorze fois réélu-, pendant quarante-huit ans.

L’auteur du Cahier d’un retour au pays natal avait consacré sa vie à la poésie et à la politique, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, il fut l'un des chantres du courant de la négritude et anticolonialiste.

Agrégé en lettres, au lycée Louis-le-Grand, son premier camarade qu'il rencontre dans les couloirs est un Nègre, Léopold Senghor. Ils intégreront ensemble l'Ecole normale supérieure avec Georges Pompidou.

Un caractère volcanique

Alors que les empires coloniaux écrasaient l’Afrique, Aimé Césaire se rangea sans relâche du côté de ses frères africains, il s’est toujours soucié du Continent de ses ancêtres.

Fondateur du Parti progressiste martiniquais, il a dénoncé à l’Assemblée nationale, dès 1950, les violences du colonialisme. Puis rompit, en 1956, avec le Parti communiste français face aux crimes du stalinisme.

Il a refusé de rencontrer en 2005 Nicolas Sarkozy qui souhaitait lui présenter ses hommages, après s’être fait le héraut de la loi sur le rôle positif de la colonisation.

Il a dénoncé la phrase polémique prononcée à Dakar par le président Nicolas Sarkozy : « L’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».

Rétif aux honneurs et aux célébrations, sa famille a refusé son entrée au Panthéon.

L’universalité de son message résonne jusqu’aujourd’hui, autant chez des personnalités politiques, des intellectuels antillais , africains, comme l’ancien footballeur Lilian Thuram ou l’écrivain congolais Alain Mabanckou.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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