Le 19 novembre 1968, un coup d’État renverse le président malien Modibo Keïta, père de l’indépendance

Le 19 novembre 1968, un coup d’État renverse le président malien Modibo Keïta, père de l’indépendance

Dans la nuit du 18 au 19 novembre 1968, un putsch se prépare au Mali. Quatorze officiers de l’armée quadrillent Bamako, alors que Modibo Keïta, le père de l’indépendance, faisait route vers Bamako où il revenait d’un voyage en province.

Son convoi sera stoppé par un barrage, à une quinzaine de kilomètres du centre.

Tiekoro Bagayoko, un des leaders du putsch lui demanda de se rendre, il se rendra aux alentours de 11h30', amené à bord d’un blindé.

Les putschistes avaient des revendications précises, notamment le renoncement au socialisme.

Le président déchu sera transféré dans un camp militaire à Kidal, dans la région désertique du nord-est, avec 40 de ses proches.

Après leur prise de pouvoir, les putschistes abolissent la Constitution et fondent le Comité militaire de libération nationale (CMLN), qui devient l’organe suprême du pays. Dans les jours suivant le coup d’État, le nouvel homme fort, Moussa Traoré, promet dans un communiqué un régime démocratique avec libertés individuelles, organisations syndicales, multipartisme et élections libres.

Des promesses qui ne seront jamais tenues.

Modibo Keïta décèdera le 16 mai 1977, au camp militaire de Djicoroni, dans les circonstances mystérieuses, à l’âge de 62 ans.

Le Mali connaît cinq coups d’état militaire depuis son indépendance de la colonisation française, le 22 septembre 1960.

Modibo Keita, alors premier président, a mis en place un processus de réformes de l’économie en s’appuyant notamment sur l’agriculture avant de créer en 1962 sa propre monnaie, le franc malien, et rompt avec le franc CFA.

Était-il renversé, le 19 novembre 1968, par des jeunes officiers, conduits par le lieutenant Moussa Traoré à cause de son nationalisme ?

Ainsi le lieutenant Moussa Traoré, héritait d’un pays économiquement à bout et politiquement divisé. Le Comité militaire pour la libération nationale (CMLN) qu’il dirigeait d’une main de fer abandonna dès 1984, le franc malien et retourna au franc CFA.

Les réformes n'ont pas été accompagnées du changement politique tant réclamé par la population.

Après la répression d’une manifestation qui a fait plusieurs dizaines de morts, l’ancien lieutenant devenu général est renversé le 26 mars 1991 par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré.

Amadou Toumani Touré surnommé « ATT » installa un comité transitoire pour le salut du Mali.


 lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré.

Il organisa en 1992 les premières élections démocratiques de l'histoire du Mali. Ainsi Alpha Oumar Konaré, enseignant de son état, devient le premier président démocratiquement élu.

ATT revenait au pouvoir après les élections de 2002. Une crise sécessionniste s'est installée en 2011 conduit le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) avec le soutien du MUJAO.

Des centaines de soldats maliens ont été égorgés à Aguelhoc en 2012. Le renversement du régime d'Amadou Toumani Touré interviendra le 22 mars 2012 par le capitaine Amadou Aya Sanogo.

Arrivé au pouvoir en 2013, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) a promis de relever le pays en luttant contre la corruption et en ramenant la paix.

Sept ans après ces promesses, l'insécurité et la corruption se sont généralisées dans le pays.

Le 18 août 2020, un coup d'état est intervenu, mené par le colonel Assimi Goïta, après de nombreuses manifestations organisées par le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense est désigné président de la transition, alors que le Colonel Assimi Goïta, meneur du coup d'Etat est désigné vice-président chargé des questions de défense et de sécurité.

Un changement de gouvernement a conduit à un second cop d’Etat dit aussi « coup de force », le 25 mai 2021, le colonel Assimi Goïta déposa Bah N’Daw président de la Transition et prit la tête de la présidence.

 

Jean-Claude Mombong

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