La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives préoccupations et s’insurge contre l’arrestation, la détention prolongée et le transfèrement, le 24 janvier 2024 à Kinshasa du journaliste Blaise Mabala, Coordinateur de la radio privée « Même Morale FM » et responsable de la cellule de communication du Vice-gouverneur de la province de Mai-Ndombe Jack’s Mbombaka. En effet, le journaliste est accusé de délit de presse, de diffamation et d’outrage à l’autorité par la Gouverneure de la province de Mai-Ndombe, Madame Rita Bola.
Selon les informations parvenues à la VSV, pendant la période de la campagne électorale, le 04 décembre 2023, le journaliste Blaise Mabala a invité le Vice-Gouverneur de la province de Maï-Ndombe lors de l’émission « Loba Toyoka » réalisé à téléphone ouvert. Au cours de cette émission, le Vice-Gouverneur a réagi à plusieurs questions des auditeurs très critiques sur la gestion de la province de Maï-Ndombe.
Il revient à la VSV qu’une plainte avait été portée contre le journaliste qui heureusement a été acquitté par le Tribunal de paix d’Inongo. Cependant, le dossier demeure pendant devant le Tribunal de Grande Instance d’Inongo parce que le Ministère public a fait appel contre le jugement rendu.
Contre toute attente, alors que le dossier est pendant devant le TGI d’Inongo, le journaliste Blaise Mabala a été arrêté et transféré le 24 janvier 2024 à Kinshasa, sous menottes, à bord d’une pirogue motorisée pour être acheminé à la Cour de cassation et cet avant d’être transféré le même jour au cachot du Casier judiciaire. En date du 27 janvier 2024, il a été transféré à la Prison Centrale de Makala (PCM) où il est placé en détention jusqu’à ce jour.
Il sied de relever que l’épouse du journaliste Blaise Mabala qui a tenu à accompagner son mari malade a été débarqué au port de la commune rurale de Nioki sur base d’une instruction qui aurait été donnée par la Gouverneure de Maï-Ndombe.
A titre de rappel, le journaliste Blaise Mabala a été arrêté le 29 décembre 2023 à Inongo par un agent de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) muni d’un avis de recherche, à l’entrée du bureau de la police provinciale où il s’est rendu pour interviewer le Commissaire provincial Louis Segond Karawa. Il a été conduit au cachot du camp militaire d’Inongo et placé en détention pendant quelques heures avant son acheminement à la Prison Centrale d’Iyombe de Inongo.
La VSV dénonce avec force le traitement inhumain ou dégradant infligé au journaliste Blaise Mabala acheminé à Kinshasa comme un vulgaire malfrat alors qu’il n’a commis aucun crime. Elle rappelle aux autorités congolaises qu’il n’y a pas de démocratie sans une presse libre et indépendante. La VSV note avec regrets que Madame La Gouverneur ait choisi de s’en prendre à un journaliste qui n’a fait que son travail en prenant soin d’éviter la confrontation avec son collaborateur le Vice-Gouverneur invité de l’émission Loba to yoka.
Eu égard à ce qui précède et tout en invitant les autorités congolaises à garantir la liberté de la presse en RD Congo, la VSV invite les autorités congolaises à :
- Libérer sans conditions le journaliste Blaise Mabala et à lui garantir un retour sécurisé à Inongo où il doit reprendre son travail.
- Ouvrir une enquête impartiale et indépendante sur l’arrestation et surtout les traitements inhumains ou dégradants infligés au journaliste Blaise Mabala afin d’interpeller et sanctionner les auteurs de ces actes ;
- Mettre un terme à l’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité ;
- Prendre en charge les soins médicaux de la victime malade en détention.
La Gazette du Continent
