La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) a exprimé le 14 février 2025 sa vive consternation et condamne énergiquement le meurtre tragique de l’artiste musicien engagé Idengo, jeudi 13 février 2025 dans la ville de Goma.
Il revient à la VSV que cet artiste engagé, figure emblématique de la scène musicale, a été abattu par balles dans des circonstances non encore élucidées. Son corps a été retrouvé à Kilijiwe, dans la périphérie de la ville de Goma, ensanglanté et étalé au sol, sur des laves volcaniques. Il convient de relever que l’artiste Idengo est connu pour ses prises de position courageuses et critiques sur la gouvernance de la RDC et contre l’occupation illégale de la ville de Goma par le M23.
Mercredi 12 février 2025, il venait de dévoiler la vidéo de sa nouvelle chanson intitulée ‘’Bunduki’’, une œuvre poignante dénonçant l’injustice, la violence et l’impunité liées à l’occupation militaire de la ville de Goma par le M23 soutenu par le Rwanda. À travers cette chanson, il appelait à la résistance, à l’unité et à la révolte face à la situation qui prévaut dans la partie Est de la RD Congo.
L’assassinat de Delphin Katembo soulève de nombreuses interrogations et alimente les soupçons d’une répression politique ciblée visant à réduire au silence toute voix dissidente.
Ses propos révolutionnaires, son courage dans l’engagement artistique et son refus de la soumission à l'occupation faisaient de lui une cible. Ce drame met en lumière les dangers auxquels font face les voix dissidentes et souligne l’urgence d’une action résolue pour garantir le respect des droits fondamentaux dans cette partie du pays occupée par le M23.
Pour rappel, l’artiste a déjà été arrêté à plusieurs reprises et condamné à 10 ans de prison avant d’être libéré en décembre 2023 lors de la campagne électorale à la suite de fortes pressions. Il a été arrêté une fois de plus en 2024 pendant une manifestation pacifique organisée contre la Monusco.
La VSV en profite pour rappeler que le droit à la liberté d’expression est garanti à toute personne par les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux à l’instar du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques ratifié par la RDC le 1er novembre 1976. Ce Pacte en son article 19 dispose « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la liberté d’expression, ce droit comprend la liberté de rechercher, recevoir et répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontière, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix ».
Tout compte fait, la VSV espère que tous les mécanismes de protection des droits humains mettront tout en œuvre pour que les auteurs des crimes et des violations graves et massives des droits humains et des atteintes aux droits humains répondent un jour de leurs actes.
La Gazette du Continent.