Retrait de la Monusco : Christophe Lutundula recadre publiquement un fonctionnaire de la force onusienne

Retrait de la Monusco : Christophe Lutundula recadre publiquement un fonctionnaire de la force onusienne

Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi 6 septembre à Kinshasa, le directeur des Affaires politiques de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), François Grignon, a déclaré que « la lettre du gouvernement congolais sur le retrait accéléré de la Monusco est opportune », faisant ainsi allusion à la précipitation et au vide sécuritaire qui se créeraient au cas où le retrait de cette mission onusienne intervenait avant décembre 2024.

En réaction, le ministère des Affaires étrangères et Francophonie de la RDC a fustigé « ces affirmations tendancieuses ». « Le ministère des Affaires étrangères et Francophonie trouve irrévérencieux et indélicat, pour un fonctionnaire au sein de la MONUSCO, de s’autoriser d’y répondre à la place de la haute institution onusienne concernée. Certes, le retrait ne doit pas être précipité, mais ne doit pas non plus être retardé, ni gêné par des atermoiements ou des faux-fuyants », a répliqué le bureau de la diplomatie congolaise dans une note de mise au point faite jeudi.

Le ministère des Affaires étrangères et Francophonie fait savoir que les allégations de François Grignon va en l’encontre de celles du secrétaire général António Guterres, qui reconnaît d’une part que la Monusco n’est pas capable d’affronter les groupes armés, le M23 particulièrement et constate d’autre part que la situation sécuritaire et humanitaire ne fait que se détériorer chaque jour d’avantage dans l’Est, spécialement dans la province du Nord-Kivu.

« Il serait criminel et contre-productif de continuer à s’accrocher au maintien de cette mission onusienne », peut-on encore lire dans le même document. Le bureau avance qu’il serait du reste défier le peuple congolais et ses dirigeants, et vouloir pervertir la Monusco qui risquerait d’être perçue comme une force de maintien de l’insécurité et de l’agression de la RDC par le Rwanda, au lieu de contribuer à sa stabilisation.

La demande du gouvernement congolais intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la MONUSCO et la population congolaise. Plusieurs manifestations ont été organisées pour demander le départ de la mission de maintien de la paix. La dernière en date, organisée à Goma par la secte « Wazalendo » interdite et réprimée par la Garde républicaine, est à la base de plus de 50 morts.

 

Cephas Kabamba

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