Le concert caritatif « Solidarité Congo », prévu le 7 avril 2025 à l'Accor Arena de Paris, a été annulé à la demande des autorités locales.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, et le préfet de police, Laurent Nuñez, ont invoqué des risques de troubles à l’ordre public en raison des tensions entre les communautés congolaise et rwandaise présentes en France.
Une date symbolique qui suscite la controverse
La date du 7 avril coïncide avec la commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Selon certaines sources, les autorités rwandaises auraient exercé des pressions sur la Ville de Paris pour empêcher la tenue de cet événement, qui met en avant des artistes congolais, notamment Gims, Youssoupha et Gazo. Des représentants de la communauté rwandaise en France ont exprimé leurs craintes face à une éventuelle montée des tensions.
D’un autre côté, les organisateurs du concert estiment que l’événement a une vocation purement humanitaire : les fonds récoltés devaient être reversés à des associations venant en aide aux victimes du conflit dans l'est de la RDC. Cette région est touchée par des violences persistantes depuis près de trente ans, un conflit ayant des racines historiques liées aux conséquences du génocide rwandais et des guerres qui ont suivi.
Une décision politique sous influence ?
L'annulation du concert suscite de vives réactions, notamment en raison du rôle supposé des autorités rwandaises dans cette décision. Certains observateurs y voient une concession diplomatique de la France envers le Rwanda, tandis que d’autres y perçoivent un geste pour prévenir d’éventuels incidents en plein Paris.
Par ailleurs, l’UNICEF, qui devait initialement soutenir l’événement, s’est retiré du projet. Cette décision a ravivé le débat sur l'engagement des organisations internationales en faveur des victimes de guerre en RDC, notamment les nombreux enfants déplacés et massacrés au fil des décennies.
Un report possible ?
Face à cette annulation, plusieurs voix appellent à un report de l’événement à une autre date, notamment le 5 ou le 6 avril. Les organisateurs espèrent encore convaincre les autorités françaises de reprogrammer le concert dans un climat plus apaisé.
Cette situation soulève des questions plus larges sur la gestion des mémoires collectives et des relations internationales entre la France, la RDC et le Rwanda. Pendant ce temps, les partisans du concert continuent de plaider pour la tenue de cet événement, qu’ils considèrent comme une opportunité de solidarité envers les populations congolaises en détresse.
Magloire Mutulwa