Il y a huit ans disparaissait Jules Shungu dit Papa Wemba. Cette grande vedette de la chanson congolaise et de la sape fut un ami et frère de ma famille puisque son épouse Marie Rose Luzolo est la marraine de nos enfants Cynrhia et Julien lors de leurs baptêmes religieux à Massy.
Avec Jules, comme j'aimais l'appeler, nous entretenions une grande complicité. Lui comme musicien chanteur et moi, journaliste, chroniqueur de musique à l'époque où il n'existait que deux quotidiens : celui du matin (Salongo) et celui du soir (Elima).
Je le fréquentais presque tous les jours, à défaut de l'être avec les Verckys, Franco ou Soki Vangu. C'est d'ailleurs ce dernier lorsqu'il vint à la rescousse de Papa Wemba en lui procurant un équipement de musique, qui me colla l'appellation de Oncle Bazak, alors que Papa Wemba aimait bien me désigner par mes initiales B.B. les initiales avec lesquelles je signais anonymement mes articles.
Wemba fut un confident avec lequel je partageais son petit déjeuner très souvent vers 11 heures sur la rue Inzia. C'est là que je connus Koffi Olomide qui venait proposer ses œuvres à Jules Shungu.
Le week-end, nous nous retrouvions aux productions de l'orchestre au bar Vis-à-vis où, à l'issue des concerts, Sacré Marpeza nous remettait les frais de transport et le lundi mon cachet comme tout membre de l'orchestre.
Baz et Papa wemba suivent la répétition de Viva La Musica à Matonge/Kinshasa
Un moment en difficultés financières, moi et Lossikiya Maneno avions mené des démarches pour son incorporation dans l'Afrisa moyennant une somme d'argent consistant. Il voyagea avec nous (avec son soliste Rigo Star) à Dakar et Île de Gorée (Sénégal) et à Dusserldof, Berlin (Allemagne) ...
Nous nous sommes retrouvés à Paris. C'est lui qui m'incita à devenir fanatique de Paris St Germain. Et je l'accompagnais dans les studios lors des séances d'enregistrement où il n'arrêtait pas de me dédicacer dans ses œuvres. J'ai accompagné son succès par mes écrits et à la création de ma revue Ébène Magazine, c'est lui et le footballeur Eugène Kabongo qui m'ont aidé tant soit peu financièrement.
Baz et Shungu à la rédaction d'ébène Magazine à Bobigny
Au retour de Wemba à Kinshasa, il était un peu fatigué, mais on se croisait à l'hôtel Memling jusqu'à sa disparition. Beaucoup à dire sur cette icône de la musique congolaise, mais hélas...
Paix son âme !
Paul Bazakana