Le tonitruant Mbuta Mashakado: 12 ans déjà !

Le tonitruant Mbuta Mashakado: 12 ans déjà !

De son vrai nom Dieudonné Samuel Mpoyo Nzolantima, était d’abord un chanteur Pop à la création de Zaïko Langa-Langa, il excellait dans les interprétations d'Otis Redding et de James Brown, d’où son sobriquet de Yaya Brow.

Il a été repéré par le dénicheur des talents, le fondateur de Zaïko Langa Langa DV Moanda.

À ses débuts, il était relégué à la dernière place en ouverture des concerts de Zaiko.

Il s’est fait connaître au début à travers la Pop Music dont il était le véritable Show man au cours de ses premières années dans Zaïko. C’était un danseur hors pair, un show man époustouflant, une bête de scène.

Les anciens se souviennent de ses prestations au cours desquels il s’appliquait avec succès à faire une musique proche de celle de James Brown dont il reproduisait fidèlement toutes les acrobaties de danse.

De 1970 à 1974, Zaïko Langa Langa était reparti en plusieurs divisions décroissantes, il ne faisait pas partie des ténors, il était pratiquement à la queue.

En décembre 1974, Zaïko Langa Langa enregistre sa première défection, Papa Wemba, Mavuela Somo, Bozi Boziana et Evoloko Lay-Lay quittent le groupe pour former Isifi Lokole.  Mbuta Brow Mashakado fait sa reconversion, de la variété rythmique, il devient chanteur typique. Il s’entoure des meilleurs chanteurs, le très méticuleux Jossart Nyoka Longo, Bimi Ombale, Lengi Lenga et Likinga. Le succès est immédiat. Il explose réellement lors de leur prestation à la télévision en 1975, le public découvre l’iconoclaste, ce spectacle marquera les esprits.


De gauche à droite : Lengi Lenga, Bimi Ombale, Mbuta Mashakado et Likinga Redo, lors de leur prestation à la télévision en 1975

Avec Jossart Nyoka Longo, Bimi, Likinga et Lengi Lenga, il rencontre le succès avec Beli Mashakado -une chanson dédiée à la mère de ses 4 enfants- et puis la gloire l’année suivante.

Les tubes colossaux s'enchaînent à un rythme effréné, l’impétueux Yaya Brown fait oublier le bouillant Evoloko Lay-Lay, il est au top de sa carrière, ses performances scèniques sont de véritables spectacles.

Sa prestation à la Voix du Zaïre avait marqué les esprits, les Zaïrois découvrent du « Moonwalker », cette façon de danser en patinant à reculons popularisé par Michael Jackson. Au sommet de sa gloire, le tempétueux et trouble-fête Mbuta Mashakado  aura du mal à se plier à la discipline de l’austère Jossart Nyoka Longo, en 1976, il découvre qu’il ne fera pas partie d’une tournée africaine, blessé, il quitte Zaïko pour intégrer l’orchestre Yoka Lokole.

Il aurait été à l’origine du départ de Papa Wemba dans Yoka Lokole. C’était au cours d’un concert au bar « Type Ka » à Kinshasa que Mbuta Mashakado se passera pour le véritable tombeur de Papa Wemba, par un renvoi en public.

En Janvier 1977, il est retenu par Tabu Ley pour faire partie de l’orchestre national du Zaïre qui a pris part au Festival mondial des arts nègres de Lagos (Nigéria). Il fera la Une des journaux le lendemain.

Au retour de l’orchestre National à Kinshasa, Mbuta Mashakado sera exclu de Yoka Lokole par Mavuela Somo. Il regagne Zaïko Langa Langa lors d’un concert public à la Fikin.

Après un long exil en Europe, Mbuta Mashakado décide de rentrer au pays. Il s’éloigne de la musique, il crée une entreprise d’électricité et de froid (Monobloc et Split système). En 1988, il joue dans Zaïko Familia Deï  qu’il quittera deux ans après. Il intègre l’entreprise Dispromalt de son frère aîné Bonaventure, comme directeur.

Les derniers temps de sa vie furent épouvantables. Des rumeurs circulaient sur son état de santé, il reconnaît Dieu et prêche la bonne parole.

Jusqu’à sa mort, il occupait le poste de président interfédéral du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR) au niveau de la ville de Kinshasa. Fils d’un richissime homme d’affaires, il s’est éteint après une longue maladie, en Afrique du Sud, le 22 juin 2011.


Mbuta Mashakado, président interfédéral du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR) 

 

 

Jean-Claude Mombong

La Gazette logo

Newsletter

Inscrivez-vous pour ne rien rater