C’est Koffi Olomide qui m’a présenté Fally Ipupa à sa résidence de Neuilly quatre jours après son Bercy de 2000.
D’emblée je l’ai adopté comme un fils béni.
Koffi était alors sous embargo de la Presse. Sur insistance de David Monsoh et de la SONODISC qui nous a remis 5 invitations VIP, EBENE MAGAZINE de PDG Paul Bazakana a accepté de réaliser le reportage de ce Bercy qui s’est soldé par le départ des chanteurs Depitsu et JF Efonge.
Grâce à sa voix et ses coups de reins érotiques, Fally Ipupa s’est, en quelques mois, taillé une flatteuse réputation en Afrique et dans la diaspora congolaise.
L’Afrique le vénère désormais.
En 2006, il quittait à son tour Koffi Olomide pour entamer une carrière en solo. A la demande de notre ami David Monsoh (qui l’a soutenu corps, âme et esprit) Ebene Magazine a de nouveau accepté de donner sans contrepartie un coup de pouce à la jeune star congolaise.
L’interview que j’ai réalisée avec Fally pour annoncer la sortie de son album "Droit Chemin" et sa carrière en solo a fait tabac. Lue et partagée sur internet par les blogs du monde entier. Alléluia !
Facebook et TikTok n’existaient pas encore.
Nous ne pressentions pas qu’il serait à ce point grand !
Nous rappelons tout cela pour le respect de sa carrière et de la musique. C’est irrespectueux et insultant de lui imposer nos opinions politiques pendant que les politiciens qu’on a encensés détournent impunément des millions !
Tout le monde connait la suite. Fally Ipupa a dompté les salles les plus prestigieuses de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique et savoure un succès mérité depuis 2008 ! Perché là-haut, l’Aigle domine la concurrence.
Personne n’ose le dire. Fally Ipupa est la plus grande victime de l’embargo des Combattants ! La terrible sanction est tombée juste au moment où il commençait à écraser la concurrence. Normal qu’il ait refusé de se coucher. Et persiste à maintenir le cap. Fally Ipupa appartient désormais à toute l’Afrique.
Son cri de détresse et de cœur n’a pas été entendu. N’eût été son courage et sa détermination, il tournerait en rond comme ses ainés.
Fally Ipupa exerce son métier avec un esprit conciliateur ; mais on le stigmatise avec mépris. Son concert de ce 25 novembre 2023 à Arena Défense remobilise les "Combattants". Qu’est-ce qui motive encore pareille révolte ? A quoi sert encore cette sanction qui a fracassé la carrière de Wemba, Kester, Werrason, JB Mpiana, Marie Paul, Koffi, Wazekwa, L’Or Mbongo, Karmapa, Le Metis Noir, Mike Kalambay, Moise Mbiye et autre Mbilia Bel ? Vachement irritant pour les chroniqueurs avisés.
On dénonce quoi encore puisque Joseph est parti. Les âmes sensibles dénoncent cette démesure verbale qui a semé des dégâts irréversibles. Ce harcèlement dégainé à chaque concert révèle un esprit de vengeance et sape la crédibilité de l’action. C’est dit !
On oublie que la musique est un métier libéral très exigeant. S’attaquer à une star de la dimension de Fally, c’est tenter de ruiner sa carrière, c’est énerver la France, c’est exposer des vies, c’est provoquer l’ire des milliers de fans.
Ce désordre va finalement plomber la culture congolaise. Fally n’a jusqu’à preuve du contraire chanté pour aucun dictateur.
Pour que le Congo ne soit pas la risée du monde, acceptons le pardon de Fally Ipupa. Le sabotage prémédité de son concert ne va rien rapporter au Congo.
Nila Mbungu