C'est un véritable coup de gueule du ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat en République Démocratique du Congo. Face à de nombreuses "doléances contradictoires" dans le secteur, le ministre Crispin Mbadu Phanzu vient de prendre une batterie de mesures conservatoires d'une rare sévérité.
Dans une note circulaire adressée aux principaux responsables, le ministre a, en effet, décidé de resserrer drastiquement l'étau sur les procédures urbanistiques et immobilières à travers le pays. Désormais, plus aucune autorisation de construire, de démolir ou même d'avis d'urbanisme ne pourra être délivrée sans son accord explicite ou celui des Gouverneurs de provinces.
Les contrôles de permis de construire seront également renforcés, ne pouvant se faire que sur ordre de service approuvé par le ministre ou les Gouverneurs. Les chefs de division devront aussi rendre des comptes mensuels sur l'analyse de ces demandes.
Autre mesure forte : l'interdiction pour les occupants ou locataires de biens immobiliers de l'État d'effectuer des travaux sans l'aval du ministre. L'objectif est d'éviter les surfacturations et spoliations foncières.
Le ministre ordonne également l'identification et le contrôle de qualité de tous les immeubles et villas construits sur le domaine privé de l'État, notamment dans le quartier de Kimbondo à Kinshasa.
Les avis d'urbanisme sur les emprises publiques et espaces non constructibles seront également interdits, y compris pour l'implantation de stations-services.
Bref, le ministre Mbadu Phanzu entend visiblement remettre de l’ordre dans le secteur de l'urbanisme et de l'habitat en République Démocratique du Congo. Un bilan sera fait dans trois mois pour de possibles nouvelles orientations.
La Gazette du Continent