L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, exprime son grand soulagement après la réhabilitation de Sédar Amuri Sabiti, journaliste et directeur des programmes à Radio communautaire Tshuapa pour le Développement (RTD), station privée émettant à Boende, chef-lieu de la province de Tshuapa, au Nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Le journaliste a repris ses fonctions, le 10 juin 2024, après dix jours de suspension.
Pour rappel, Sédar Amuri Sabiti a été suspendu le 30 mai 2024 par Balilo Ngond'Okomba, directeur général de RTD peu après la diffusion sur les antennes de la radio d'une émission intitulée : "Le patriotisme". Son invité Tryphon Bowa, Secrétaire exécutif du parti politique de l'opposition Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), avait vivement critiqué le bilan mitigé de Mme Judith Suminwa Tuluka alors ministre du plan du gouvernement sortant devenue Premier ministre.
Le journaliste a été suspendu pour une durée indéterminée le 30 mai 2024 par Balilo Ngond'Okomba, directeur général de RTD, une propriété du député national Jacques Ndjoli, Rapporteur de l'Assemblée nationale.
Il invoque le libertinage dans les agissements de Sédar Amuri Sabiti tendant à ternir l'image de la radio comme prétexte pour sa suspension. En réalité, le journaliste est accusé d'avoir animé le 30 mai 2024 sur les antennes de RTD une émission intitulée : "Le patriotisme", au cours de laquelle, Tryphon Bowa, Secrétaire exécutif du parti politique de l'opposition, Engagement pour la citoyenneté et le développement, a émis de vives critiques sur le bilan négatif de Mme Judith Suminwa Tuluka alors ministre du Plan du gouvernement sortant devenue Premier ministre.
Le 4 juin 2024, Sédar Amuri Sabiti a été interpellé par le Parquet général de Boende, au moment où il s'y était rendu pour répondre à une invitation. Arrivé sur le lieu, il a été soumis à un interrogatoire serré par un inspecteur judiciaire qui l'a inculpé d'outrage à l'autorité. Après son audition, il a été placé en détention au cachot du parquet puis relaxé, le 5 juin 2024.
Au regard de ce qui précède, OLPA condamne ces pressions exercées sur le journaliste. Elles constituent une atteinte à la liberté de la presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme.
En conséquence, OLPA avait exigé la levée immédiate et inconditionnelle de la suspension du journaliste et la cessation de toutes les pressions le visant. Enfin, OLPA avait exhorté les autorités provinciales de la province de la Tshuapa à favoriser l'exercice de la liberté de la presse sur toute l'étendue de la province.
La Gazette du Continent