Les administrateurs de territoire et leurs assistants représentés par la délégation des administrateurs des provinces de l’ex-Orientale ont adressé un mémo de plaidoyer pour leur prise en charge et le paiement par l'État congolais tout en profitant de sa visite officielle à Kisangani dans la province de la Tshopo.
"Nous, administrateurs de territoire et administrateurs assistants des 145 territoires de la République Démocratique du Congo, nommés par l'Ordonnance présidentielle n°22/240 du 18 décembre 2022 et entrés en fonction en janvier 2023, venons vous soumettre notre situation de précarité préoccupante".
Depuis 21 mois, ils exercent leurs fonctions sans aucun soutien de l'État congolais en termes de frais de fonctionnement, de salaires, ni de primes. Cette absence prolongée de soutien financier les a plongés dans une précarité extrême.
Selon la Constitution de la République Démocratique du Congo, les territoires qu'ils administrent sont érigés en entités déconcentrées. En tant que telles, ils ne peuvent être bien administrés que s'ils bénéficient de manière régulière de ressources provenant du gouvernement central, complétées, si nécessaire, par les gouvernements provinciaux. Cependant, malgré leurs multiples plaidoyers, mémorandums, correspondances et interventions médiatiques, la situation demeure inchangée. Même la pétition quils ont adressée le 22 avril 2024bau chef de l'Etat n'a encore rien changé à ce jour.
"Les conséquences de cette situation sont dramatiques : plusieurs collègues et les conjoints de certains d'entre nous ont perdu la vie, nos familles, en particulier nos enfants, sont gravement affectées, notamment dans leur accès à l’éducation, alors que la rentrée scolaire est déjà largement entamée. De plus, nous sommes incapables de nous déplacer faute de moyens de transport, ce qui compromet encore davantage notre efficacité dans l'exécution de nos responsabilités".
Le Programme de Développement Local "PDL-145", bien qu’essentiel pour le développement des territoires, renforce également leur marginalisation. Bien que ce programme soit crucial pour le développement des territoires, il ne leur accorde aucun rôle concret dans le suivi et le contrôle des travaux. Pire encore, il n’a pas pris en compte la réhabilitation de leurs logements, tous en état de vétusté avancée. Cette mise à l'écart réduit ces représentants de l'Etat au rôle de simples observateurs. "Ce qui entrave notre capacité à veiller efficacement à l'exécution des projets au sein de nos territoires".
Cependant, malgré toutes les doléances formulées en rapport avec le PDL-145, ils ont tout de même réussi à se mobiliser pour la réussite du projet PLD 145, prouvant ainsi leur engagement indéfectible envers l'État et leur sens des responsabilités.
"En tant que représentants directs du chef de l'État, nous avons pour mission d'assurer la stabilité, la paix et le développement de nos territoires. Toutefois, sans les moyens nécessaires, nous peinons à remplir pleinement nos obligations. Ce qui risque de désorganiser les services territoriaux et de compromettre l'ordre public".
Ils saluent l'écoute constante de leur ministre de tutelle, mais ils rencontrent des difficultés à obtenir des audiences auprès des deux chambres du Parlement, indispensables pour la budgétisation de leur prise en charge.
Profitant de la visite à Kisangani du chef de l'Etat, ils lui soumettent ce mémorandum, en espérant une régularisation rapide de leur situation. "Le paiement de nos arriérés de salaires et de primes, ainsi qu’une prise en charge régulière, sont une obligation légale et humanitaire. Votre intervention permettra de stabiliser nos territoires et de nous permettre d'accomplir nos missions avec efficacité".
Ils terminent leur mémo en renouvelant au chef de l'Etat leur confiance, leur loyauté et restent convaincus qu'il saura répondre rapidement à cet appel.
La Gazette du Continent.