Le réchauffement climatique et la rentrée des pluies en RDC : devons-nous craindre l'apocalypse en cette saison ?

Le réchauffement climatique et la rentrée des pluies en RDC : devons-nous craindre l'apocalypse en cette saison ?

L'été 2023 a été caractérisé par des catastrophes naturelles ayant donné à l'humanité une sensation de « l'effondrement climatique ». Les événements extrêmes et meurtriers se sont enchaînés sans interruption. Pendant qu'une partie du monde brûlait dans les canicules ainsi dans les flammes, l'autre se noyait, et c'est sans compter les pertes en vies humaines.

Comme si cela ne suffisait pas, cet été tragique a tout de suite laissé place à des événements météorologiques beaucoup plus désastreux. En Grèce, les pluies torrentielles ont succédé le feu des incendies. En Chine, les inondations ont occasionné l'évasion de près de 70 crocodiles domestiques dans la ville de Maoming pendant que l'Inde venait d'être frappée par les torrents de boue transportant des corps mutilés. En Chili, des immeubles résidentiels de luxe sont menacés de s’effondrer après un glissement de terrain en raison des fortes pluies tombées.

Enfin, la tempête Daniel qui a frappé l'Europe et l'Afrique du Nord est pour la Libye la pire catastrophe de son histoire, avec des pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord de la Libye. La montée des eaux a détruit deux barrages, créant une crue éclair de l’ampleur d’un tsunami, en amont de la ville de Derna dont des pâtés de maisons entiers ont été emportés par les eaux. Plus de 5 300 personnes sont mortes et près d'une dizaine de milliers d’autres disparues dans la catastrophe.

L'étau de la menace climatique se resserre petit à petit sur nous que même la RDC Pays-solution aux changements climatiques ne saura faire face à cause de sa vulnérabilité. Rien qu'en ce mois de Septembre 2023, une pluie diluvienne a détruit environ 841 maisons dans la Province du Maniema et faisant un mort.

En décembre 2022, des pluies torrentielles sont tombées sur la capitale Kinshasa et ont entrainé des glissements de terrain et plus de 120 morts, en affectant plus de 5.000 ménages.

Selon l'ONU, 2023 est pour l'instant la troisième année la plus chaude avec 0,43 °C au-dessus de la moyenne récente. Cela signifie en d'autres termes que plus il fera chaud, plus il y aura des précipitations beaucoup plus abondantes et apocalyptiques.

Même si rien n'est encore fait de manière globale pour limiter le réchauffement climatique et ses effets, nous pouvons cependant éviter les pertes humaines et économiques, en prenant des mesures urgentes pour anticiper les effets des prochaines catastrophes naturelles.

Ces mesures urgentes concernent :

- la mise en place des infrastructures de drainage urbain, qui doivent être performantes lors de crues éclair et de pluies abondantes ;

- le renforcement du réseau d’observation météorologique et services hydrométéorologiques et du climat ;

- la mise en place d'un système d’alerte précoce et de coordination des services d’urgences pour l'évacuation des personnes et leur prise en charge, et ce, pour éviter les pertes humaines ;

- l'organisation des milieux naturels qui ont un rôle capital dans l’adaptation aux changements climatiques, qu’il s’agisse entre autres de zones tampons face aux inondations, de gestion des eaux de pluie ou d’îlots de fraîcheur ;

- la mise en place d'une organisation efficiente de la gestion de l’urbanisation.

 

Dr Benoît Kamanda

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