Goma/Répression sanglante du 30 août : les victimes révoltées contre la décision du Tribunal militaire

Goma/Répression sanglante du 30 août : les victimes révoltées contre la décision du Tribunal militaire

Le Tribunal militaire de Garnison de Goma a rendu son verdict le lundi 9 octobre 2023 dans l'affaire du prophète Ephraïm Bisimwa de la secte religieuse "Wazalendo" et ses coaccusés. Ils ont été condamnés à la peine de mort, tandis que d'autres adeptes ont écopé de peines de servitude pénale allant de 10 à 20 ans et d'autres encore ont été acquittés. Cette décision a suscité l'indignation des mouvements citoyens dont la Lucha, le Filimbi, l'Upla asbl et le MRC Wazalendo qui dénoncent une "condamnation absurde".

Ces militants soulignent que de nombreux responsables intellectuels et exécutants des massacres de Goma du 30 août 2023 bénéficient d'une impunité totale malgré les preuves accablantes révélant leurs identités. Dans une correspondance adressée aux médias, les mouvements citoyens affirment que les accusations portées contre les condamnés, notamment l'association de malfaiteurs, la participation à un mouvement insurrectionnel et le meurtre n'ont pas été étayées par des preuves lors du procès.

Selon un de leurs, les personnes condamnées étaient totalement étrangères aux manifestations du 30 août 2023 et à la lapidation du policier qui s'est produite bien après leur arrestation. Les groupes de pression demandent donc au Tribunal militaire de Garnison d'annuler ce jugement qu'ils qualifient de "honteux" et d'acquitter les fidèles de la secte "Wazalendo" injustement condamnés. Ils réclament également que les auteurs intellectuels de ces massacres soient poursuivis.

"Nous donnons deux semaines au Tribunal militaire de Garnison de Goma pour annuler ce jugement. Si aucune action n'est prise, nous entreprendrons des actions de grande envergure", a déclaré un militant du mouvement pro-démocratie.

Il est à rappeler que les manifestations du 30 août dernier ont été marquées par une répression sanglante, causant de nombreux morts, blessés et détenus. La population congolaise et la communauté internationale attendent que justice soit rendue.

 

Magloire Mutulwa

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