Le 4 juin 1969 est déjà passé dans l’histoire de notre pays comme une date marquée par le sang des étudiants de l’Université Lovanium, tués par les forces de l’ordre de l’Etat. C’est l’évènement connu sous l’appellation de « Massacre des Etudiants de l’Université Lovanium » de triste mémoire.
Ce jour-là, les étudiants de l’Université Lovanium étaient descendus dans les rues de Kinshasa pour protester pacifiquement contre le rejet par le gouvernement de l’Accord dit « Charte de Goma » négocié quelques semaines auparavant et qui portait sur l’instauration du système de coresponsabilité entre les autorités académiques et les étudiants dans la gestion de l’Université.
Dans l’entendement des étudiants, le nouveau système devait reposer sur trois piliers, les trois « D » qu’étaient la Décolonisation, la Démocratisation et la Déconcentration.
Craignant que le mécontentement des étudiants gagne les autres couches de la population, le gouvernement avait fait déployer des militaires et policiers armés aux principaux carrefours des grandes routes. Ceux-ci n’ont pas hésité de tirer à balles réelles sur les étudiants, faisant des dizaines de victimes (voir noms de quelques victimes). Les camarades considérés comme meneurs du mouvement (voir noms ci-dessous), une vingtaine, furent arrêtés, jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement, allant jusqu’à 20 ans. Ils bénéficièrent toutefois de la mesure de clémence du Président Mobutu le jour de son anniversaire de naissance, le 14 octobre 1969, et furent autorisés à reprendre les études.
Pensée pieuse pour nos camarades tombés ce jour-là, parmi lesquels :
- Mwamba Symphorien
- Mwamba Jean-Marie
- Konde Albert
- Bayenekene Jean Oscar
- Mukundi Mathias
- Kazadi Raphael
- Epembe Martin
- Kakumbala Irénée
- Kabulu Alidor
- Moyembe Jean-Marie
- Bendafe Albert
- Lukongo Marcel
- Bukamba Jean-Marie
Deux années après, pour avoir commémoré ce triste événement, tous les étudiants de l'Université Lovanium subirent la mesure d'enrôlement forcé dans l'armée pour une durée de 7 ans. Ils furent toutefois démobilisés après 2 ans sous l'uniforme et versés dans la réserve au grade de Sergent.
Etudiant enrôlé, les premières semaines dans les camps militaires
Arrestation de François Kandolo, considéré comme meneur du mouvement du 4 juin 1969
Procès des étudiants à la suite du massacre du 4 juin 1969
Moi, soldat de 2ème classe (Likili), au camp Tshatshi
Ngimbi Kalumvueziko