Uniforme vert olive, cigare, barbe légendaire, casquette, orateur intarissable, les images de Fidel Castro ont fait le tour du monde.
Il a tenu Cuba d’une main de fer et défié la superpuissance américaine pendant plus d'un demi-siècle. Il est mort à l’âge de 90 ans, le 25 novembre 2016.
Il était le symbole de la lutte contre l’impérialisme et un des tout derniers géants politiques du 20e siècle, un dictateur qui a fait d'une petite île des Caraïbes une actrice principale du bras de fer entre superpuissances américaine et soviétique.
C’est grâce à Fidel Castro que l’île s’est forgée une reconnaissance internationale et idéologique sans mesure avec son poids réel.
Une personnalité hors du commun, il est né le 13 août 1926 à Birán, dans la Provincia de Oriente, mais Fidel Ruz a dû attendre l’adolescence pour porter le patronyme de Castro, il est né d’une relation adultérine.
Il a souffert des quolibets dans son enfance, des injures de ses camarades de classe qui le traitaient de batard.
Ambitieux, dévoré par le désir d’être reconnu, il reprend le nom de son père Castro, il entre à l’académie, avocat, docteur en droit, le prétoire lui sert de tribune politique.
Le 8 janvier 1959, Fidel Castro, à la tête de son armée rebelle, entre triomphalement à La Havane et met fin à la dictature de Batista.
Premier régime communiste du continent américain, il a échappé à 638 attentats de la part de la CIA -l’échec de la baie des cochons-, qui ont fait de lui un mythe.
Son aura était restée intacte chez bon nombre de Cubains et africains qui mettaient à son crédit ses réalisations sociales : l’alphabétisation, l’éducation et le système de santé.
La mort est le seul adversaire que le dictateur n’arrive pas à vaincre, la maladie est l’ennemi redoutable des dictateurs.
En juin 2001, Castro s’évanouit en public, en octobre 2004, à Santa Clara, il tombe et se fracture le genou gauche, en juillet 2006, il subit une opération complexe et cède le pouvoir à son frère Raúl.
Icône en Afrique, il n’a cessé d’intervenir depuis les années 60 pour la libération de l’Afrique (Angola, Namibie), il a combattu l’apartheid. Pour les africains, Fidel Castro était du bon côté de l’Histoire, mais son aventure en Afrique a coûté la vie à plus de 50 000 hommes. Sur le plan intérieur, la réalité était occultée.
Que dire de son héritage politique, il a suscité admiration et haine, encensés par certains, honnis par d’autres, son bilan reste contrasté.
C’est à l’Histoire qu’il appartient de juger son bilan, il l’avait dit lui-même lors de son procès, le 23 juillet 1953, l’Histoire m’acquittera, l’une de ses plaidoiries qui restera dans la mémoire collective comme le signal annonciateur de sa révolution.
Jean-Claude Mombong