Toutes tendances confondues, ils sont venus nombreux à la Maison Congo, siège de l’ambassade de la RDC en France, le vendredi 2 août dernier, pour commémorer la journée du Génocost (génocide des Congolais pour des raisons économiques, massacres perpétrés par les Rwandais à l’Est du pays pour l’exploitation des ressources naturelles pendant des décennies avec la complicité et sous le silence de la communauté internationale) à l’initiative de Son Excellence Émile Ngoy Kasongo. L’ambassadeur a tenu à respecter la chaîne de commémoration telle que lancée par la Première ministre Judith Sumwina Tuluka sous l’égide du président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Les Congolais vêtus de noir en signe de deuil se sont massés dans la grande salle de l’ambassade malgré la canicule pour rendre hommage aux compatriotes disparus et dénoncer haut et fort l'agression rwandaise imposée sous le silence et avec la complicité de la communauté internationale.
L’appel d’Emile Ngoy à la mobilisation internationale
Une messe y a été célébrée par l’abbé Simon Masiala Boka. Dans son homélie, L’officiant a peint l’agression rwandaise et son bilan macabre et en a appelé à la justice de Dieu.
Dans son mot de circonstance, l’ambassadeur Émile Ngoy Kasongo s’est montré compatissant, mais ferme. « L’ambassade de la RDC en République française, aux Principautés de Monaco et d’Andorre souhaite exprimer sa profonde solidarité envers les victimes de ces atrocités », a-t-il dit tout en rappelant que « cette journée est un moment pour se souvenir de souffrances endurées par tant de nos compatriotes ».
« Nous portons avec fierté le devoir de perpétuer la mémoire des compatriotes disparus, de plaider, de promouvoir la dignité humaine », a-t-il ajouté.
« En cette journée de Génocost qui traduit le génocide pour des raisons économiques, l’ambassade de la RDC appelle à la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les efforts de notre pays pour la promotion d’une culture de non-tolérance envers ses détracteurs », a affirmé le professeur Émile Ngoy qui a conclu de façon significative en ces termes : « Il est essentiel que nous unissions nos forces pour prévenir de nouvelles tragédies et d’œuvrer vers un avenir meilleur pour tous les Congolais ».
Les participants à cette cérémonie de commémoration se sont ensuite retrouvés devant le siège de l’ambassade, chacun muni d’une bougie allumée, pour marquer cet événement à célébrer chaque année en RDC et partout dans le monde.
Il faut souligner que cette communauté congolaise était, comme par hasard, plurielle dans sa représentation : on y trouvait des membres de l’Union sacrée (dont l’Udps/France conduite par son président Tshim Tshimba), ceux de l’opposition politique, des associations comme ceux de Pacof, des femmes vulnérables, etc. Des diplomates se sont signalés également par leur présence à cette cérémonie haute en couleurs.
Paul Bazakana, Mireille Kabala et Athis Photo