La ville touristique de Goma est en proie à une insécurité croissante. Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juin 2024, un jeune homme d'une trentaine d'années a été brûlé vif par des habitants en colère dans le quartier Himbi, commune de Goma. Ce tragique incident reflète l'escalade de la violence et de la criminalité dans la région.
Selon des sources locales, la victime et l'un de ses compagnons, tous deux sous l'influence de la drogue, ont été appréhendés pour vol présumé. Ils ont été sévèrement battus par la foule avant que l'un d'eux ne soit brûlé au croisement des avenues de Goma, Alindi, et du musée, connu sous le nom de rond-point Antiokia.
Jean-Paul Mulagizi N., président des jeunes du quartier Himbi, a indiqué que cette tragédie est le résultat de nouvelles mesures sécuritaires prises par la communauté. "Face à l'insécurité grandissante dans plusieurs avenues du quartier Himbi, la population a décidé de mener des patrouilles diurnes et nocturnes pour sécuriser notre milieu. Grâce à cette initiative, deux voleurs ont été attrapés cette nuit-là. Malheureusement, l'un d'eux a été brûlé vif," a-t-il déclaré.
Ce n'est pas un cas isolé à Goma où la population en colère prend souvent la justice en main en raison de dysfonctionnement du système judiciaire, qui libère fréquemment les présumés criminels. Depuis 2019, la ville est frappée par une série de meurtres, de vols violents et d'enlèvements, exacerbant l'inquiétude des habitants.
La situation sécuritaire reste particulièrement instable dans l'est de la République Démocratique du Congo, notamment autour de Goma et dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi. Les autorités locales et les services de sécurité sont sous pression pour apporter une réponse efficace à cette crise.
Magloire Mutulwa
