La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, est sous le contrôle des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo-M23 depuis le 27 janvier 2025.
Selon le bilan rendu public le lundi 17 mars 2025 par la cellule de communication de la mairie de Goma, la police a enregistré trois accidents graves ayant causé la mort de quatre personnes, ainsi que quatre autres accidents ayant fait cinq blessés.
Dans un contexte marqué par l’instabilité, la régulation du trafic urbain est devenue un défi majeur pour la police de circulation routière, qui a été déployée il y a trois semaines pour encadrer les usagers de la route. Malgré ces mesures, les accidents de circulation continuent d’être un problème préoccupant.
Le "colonel" Jean Félix Kanaume, commandant de la police, a révélé ces statistiques lors d’une réunion de sécurité tenue à la mairie. Selon lui, les accidents les plus meurtriers ont été recensés à des points stratégiques de la ville, notamment aux abords de l’aéroport international de Goma et dans les quartiers Mapendo et Mugunga.
Les véhicules impliqués sont divers, mini-bus, voitures, motos, camions et tricycles. Outre les pertes humaines, ces collisions ont occasionné d’importants dégâts matériels, compliquant davantage la situation pour les conducteurs et les riverains.
Les enquêtes menées par les services de sécurité ont permis d’identifier plusieurs facteurs récurrents à l’origine de ces accidents. Parmi eux, le "colonel" Kanaume cite notamment l’excès de vitesse ; l’ivresse au volant ; le surchargement des véhicules, l’imprudence des conducteurs et l’usage du téléphone en conduisant.
Ces contraventions, bien que récurrentes, posent un véritable problème de discipline routière, d’autant plus que certains chauffeurs semblent ignorer les règles de prudence élémentaires.
Face à cette situation, le commandant de la police a assuré que les blessés sont pris en charge dans les hôpitaux locaux, tandis que les véhicules accidentés ont été saisis par la police en attendant les conclusions des enquêtes.
Ce bilan des accidents intervient alors que Goma reste sous haute tension depuis que le M23 a annoncé la prise de contrôle de la ville. Le 27 janvier 2025, les rebelles ont proclamé la fin de l’ultimatum accordé aux Forces armées de la RDC (FARDC) et ont imposé des restrictions sur les activités lacustres, tout en assurant aux habitants que la situation était sous contrôle après ce qu’ils ont qualifié de "libération de la ville".
Dans ce contexte délicat, la gestion de la circulation reste un enjeu majeur pour les autorités locales et les forces de l’ordre, qui doivent conjuguer régulation routière et sécurité urbaine. La police de circulation routière entend poursuivre ses efforts afin de réduire les risques d’accidents, malgré les nombreux défis liés à l’instabilité de la région.
Magloire Mutulwa