Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), l’un des agences du système des Nations unies, a établi un rapport en collaboration avec ses partenaires humanitaires. Ce rapport couvre la période allant du 1er au 15 septembre 2023. Il s’agit de l’intensification de la réponse à l’épidémie de choléra dans le territoire de Rutshuru avec 37 tonnes d’intrants médicaux acheminés vers les cinq zones de santé affectées. Plus de 350.000 personnes déplacées reçoivent une assistance alimentaire dans le territoire de Nyiragongo et la ville de Goma.
Territoire de Rutshuru
Le rapport fait mention d’une situation sécuritaire qui reste volatile dans le territoire de Rutshuru à cause de la résurgence des affrontements armés depuis le début du mois de juin, entraînant des mouvements de populations. De violents combats ont opposé le 13 septembre 2023 deux groupes armés non étatiques à Rushovu (80 km au nord de Goma) ont contraint quelques habitants à fuir vers Tongo et Kalengera. Un mouvement de retour a été observé au lendemain des affrontements, le 14 septembre, alors que les tensions demeurent vives. Plus de 285.000 personnes vivent actuellement en situation de déplacement dans le territoire de Rutshuru. Ce chiffre est susceptible d’être revu à la hausse, une fois ces nouveaux mouvements de population évalués.
L’augmentation des effectifs des groupes armés dans la chefferie Bwito, au sud-ouest du territoire de Rutshuru, ne cesse accroître le risque d’affrontements et des attaques contre les populations civiles. Le monitoring de protection du Nord-Kivu a documenté au moins 10 personnes tuées et 21 maisons incendiées lors des violences armées dans la zone au mois d’août 2023, tandis que d’autres incursions en juillet ont fait au moins 15 morts. La dégradation persistante du contexte sécuritaire affecte l’accès humanitaire dans cette zone, avec deux incidents ciblant les humanitaires signalés entre le 4 et 5 septembre 2023.
Des sources humanitaires et sécuritaires rapportent l’enlèvement de neuf travailleurs humanitaires, le 4 et le 5 septembre 2023, à Kabasha dans la zone de santé de Kibirizi et à Gatega dans la zone de santé de Rwanguba. Les cinq otages kidnappés le 4 septembre à Kabasha ont été libérés le même jour. C’était grâce à l’intervention des forces de sécurité, sans avoir subi de violences physiques, tandis que trois des quatre autres enlevés le 5 septembre à Gatega ont été libérés le 9 septembre 2023. Ces derniers ont subi des violences et leurs parents ont été contraints à payer une rançon contre leur libération. La dernière victime s’était échappée le même jour. Ces incidents ont occasionné la suspension d’une assistance alimentaire en cash au profit de 52.000 personnes dans la zone de santé de Kibirizi. En revanche, l’un des acteurs a poursuivi son intervention en soins de santé primaire dans la zone de santé de Rwanguba au profit de plus de 15.000 personnes. L’appui s’est achevé le 15 septembre 2023.
Territoire de Masisi
Des affrontements entre groupes armés dans les zones de santé de Masisi et Mweso ont entrainé, entre les 4 et 7 septembre, des mouvements massifs de population. Aucune évaluation n’est encore disponible en raison de la volatilité du contexte sécuritaire. Dans la zone de santé de Masisi, la majorité des personnes déplacées s’est dirigée vers Masisi centre. Elles ont été accueillies dans des familles hôtes et des sites de déplacés. La zone de santé de Masisi abrite plus de 250.000 personnes déplacées, soit plus de la moitié de la population déplacée de tout le territoire.
Dans la zone de santé de Mweso, malgré une accalmie observée après les combats, le renforcement des effectifs des deux groupes armés en conflit et la proximité des positions de ces derniers traduit le risque élevé d’une nouvelle escalade de violences dans la chefferie de Bashali. Ces violences pourraient occasionner de nouveaux déplacements dans cette zone où plusieurs embuscades et abus contre les populations civiles sont déjà rapportés. Au moins quatre barrières illégales seraient érigées entre Kirolirwe et Kitshanga, et une autre entre Kitshanga et Mweso. Au niveau de ces barrières, le payement de droits de passages est imposé aux véhicules et motos. Ces taxes illégales entraînent des répercussions sur le coût de la vie, notamment sur les prix des produits de première nécessité.
Territoire de Nyiragongo
Depuis le 13 septembre, plus de 1.800 personnes déplacées logées sur le site de Bushagara sont sans abris.C’est à la suite d’une pluie torrentielle qui s’est abattue dans le territoire de Nyiragongo. Au moins 372 abris ont été endommagés, y compris 15 cuisines communautaires et plusieurs installations sanitaires. Plus de 3.900 personnes déplacées ont été transféré dans ce site courant août dernier, rejoignant environ 16.000 autres qui y vivent depuis janvier. Une assistance d’urgence en abris est à nouveau recommandée dans ces sites pour atténuer la vulnérabilité de ces ménages déplacés en cette saison de pluies.
La Gazette du Continent