Lundi 5 août 2024, des jeunes, majoritairement venus du territoire de Nyiragongo, ont bloqué plusieurs artères principales dans la commune de Karisimbi à Goma. Les manifestants ont obstrué les voies publiques Mutinga-Afia Bora, notamment au lieu connu sous le nom de "Chez ILA", et Kilijiwe, qui sépare Goma de Nyiragongo. Cette action de protestation faisait suite à la mort d’un motocycliste, tué le samedi 3 août 2024 près de son domicile en territoire de Nyiragongo alors qu’il rentrait de son travail.
Huit manifestants ont été interpellés par la Police Nationale Congolaise (PNC) et relâchés quelques heures plus tard, selon le président de la Jeunesse de la municipalité. La circulation a repris vers 10 heures après des tirs de sommation des forces de l'ordre qui ont permis de rétablir l'ordre et de dégager les voies. Les forces de l'ordre sont restées visibles dans les zones sensibles de Goma jusqu'en début de soirée.
La victime, un conducteur de moto, a été tuée par des bandits armés en tenues militaires à Kabaya, dans le groupement de Munigi, territoire de Nyiragongo. Thierry Gasisiro, un acteur de la société civile locale, a expliqué que le conducteur de moto a rencontré ses agresseurs alors qu'il rentrait chez lui et a refusé de leur céder sa moto. Les militaires effectuaient des contrôles systématiques pour faire respecter l'interdiction de circulation des motos après 18 heures, ce qui a conduit à sa mort.
Gasisiro a critiqué les autorités, soulignant que les militaires apparaissent uniquement pour traquer les conducteurs des motos, créant ainsi une psychose parmi la population. "Quand les bandits attaquent, ils sont introuvables, mais pour les contrôles, ils sont toujours présents", a-t-il déclaré. Il a exhorté les autorités locales et provinciales à intervenir pour mettre fin à ces pratiques et garantir la sécurité des citoyens.
La ville de Goma et le territoire voisin de Nyiragongo, tous deux situés dans la province du Nord-Kivu, font face à une insécurité croissante, marquée par des meurtres, des vols et des kidnappings. Les forces de l'ordre appréhendent régulièrement des présumés malfaiteurs lors des opérations, mais la situation sécuritaire reste préoccupante.
Magloire Mutulwa