Emmanuel Eboa Lotin, auteur-compositeur et interprète camerounais, disparaissait il y a 26 ans le 6 octobre 1997. L'artiste, précurseur du makossa, a marqué durablement toute la musique africaine avec ses mélodies et ses textes.
L’étendue de son talent, la richesse de ses œuvres et son héritage font l’unanimité.
Il a symbolisé le mieux son pays d’origine, le Cameroun.
Pamphlétaire, il avait la prose, la sagesse, la réthorique, le bon sens et de l’insolence dans ses chansons.
Inspirateur et maître de la chanson camerounaise, son savoir-faire et chanter continue à faire des émules jusqu’aujourd’hui.
Né le 6 août 1942 à Douala, Emmanuel Eboa Lotin est décédé le 6 octobre 1997 l’âge de 55 ans.
Son père, le révérend Adolphe Lotin Same était un pasteur religieux de l'église Baptiste Camerounaise et d’une mère ménagère.
Ses parents meurent alors qu'il n'a que 3 ans. Une atrophie due à l’injection de quinine lui paralyse la jambe gauche à un très jeune âge.
Il a laissé une veuve, Mme Jacqueline Eboa Lotin et cinq orphelins : Lynda, Henri, Jackie, Cathy et Samuel et près de 70 chansons chantées.
Il a laissé derrière lui une discographie immense.
Sa chanson « Munyenge ma Ngando » occupe une place singulière dans le catalogue musical du Cameroun et de l’Afrique. Avec cette chanson, il a conquis l’Afrique et les autres continents.
Ce titre composé à la faveur du « Caïman Club de Douala », une équipe de football camerounais, se révèlera par la suite un tube africain qui aura fait assoir un nouveau genre musical appelé « Makossa » dont Eboa Lotin fut l’un des ambassadeurs. C’est sous les auspices de la maison Philips que cette chanson voit le jour en 1968, en disque microsillon 45 tours et plus tard en 33 tours sous la référence No 9101136.
Quand sort « Munyenge ma Ngando », le « Caïman Club de Douala » est champion du Cameroun. Cette chanson servira d’appui à la célébration de ce sacre.
L’impact de ce morceau fut considérable que le Seigneur Tabu Ley l’interpréta en décembre 1970, lors de son concert à l’Olympia de Paris.
Véritable panafricain, il dénonçait les maux de la société camerounaise et attaquait les gouvernants. Il était invité au mois de juillet 1969 au premier festival panafricain d’Alger où il représenta le Cameroun .
Monument de la chanson camerounaise, il était invité par différents Chefs d’État africains : l’empereur Bokassa 1er, en Centrafrique , Marien Ngouabi, en République du Congo, lors de la naissance du Parti Congolais du Travail, par le président gabonais Omar Bongo, au Gabon, lors du 10e anniversaire de la rénovation (mars 1970) et le président Mobutu Sese Seko, au Zaïre.
Jean-Claude Mombong Mass