Sale temps pour les professionnels des médias de la RD Congo

Sale temps pour les professionnels des médias de la RD Congo

Journaliste en danger (JED), une organisation de défense et de liberté de la presse basée à Kinshasa en République Démocratique du Congo s’inquiète de la multiplication des actes d’intolérance contre les journalistes à l’approche des élections.

JED exprime ses très vives inquiétudes face à la montée des actes d’intolérance et de violence physique contre des journalistes par des militants des partis politiques.

Au cours des derniers jours, au moins une dizaine de professionnels des médias ont été victimes de cette intolérance alors qu’ils couvraient des activités politiques.

Il s’agit à titre illustratif :

1° Kinshasa : Un journaliste passé à tabac lors d'un meeting

Franck Kalonji, journaliste-reporter à Actu7. cd, un media en ligne basé à Kinshasa, a été violemment pris à partie lors d’un meeting organisé le samedi 29 juillet 2023 au terrain Bouddha dans la commune de Ndjili, par le parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE), appartenant à l’opposant Martin Fayulu.

Selon les témoignages du journaliste lui-même, ses agresseurs l’accusaient un « espion » envoyé par l’UDPS, le parti présidentiel, pour couvrir ce meeting qui n’avait pas connu une grande affluence.

Franck Kalonji a aussi rapporté qu’il n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention d’un cadre de l’ECIDE qui l’a arraché du danger avant de lui restituer son téléphone qui était déjà confisqué.

2° Kananga : une dizaine de journalistes pris au piège dans le convoi d'un candidat à la présidentielle de 2023

Selon les informations parvenues à JED, le véhicule transportant un groupe de journalistes venus de Kinshasa et qui accompagnaient Delly Sesanga, député national et candidat déclaré aux élections de décembre 2023, dans une tournée à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaî Central, a été pris pour cible, samedi 29 juillet 2023 avec des jets de pierres qui ont légèrement blessé certains d’entre-eux.

Il s’agit, selon un communiqué de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC-Kananga de Jean-Pierre Kayembe, Elysée Odia, Trésor Kalafayi, Dénon Kefula, Didier Kebongo et 6 autres cameramen.

Dans sa conférence de presse tenue le même jour, M. Delly Sesanga, lui-même visé par un projectile, a accusé le parti du Président Félix Tshisekedi UDPS, d’être à la base de l’attaque de son convoi.

3° Kasaï : trois journalistes arrêtés lors d'une marche de prestation

Gilbert Ngandu, Martin Nyamabo, journalistes à la Radio Communautaire de Kamonia et Papy Ngalamulume de la Radio Kamonia couvraient une marche de protestation non autorisée le mercredi 26 juillet 2023 lorsqu’ils ont été interpellés par les éléments de la Police nationale congolaise.

Tous leurs matériels de travail dont des dictaphones et des téléphones ont été arrachés. Ensuite, ces professionnels des médias ont été conduits dans deux cachots différents où ils ont été détenus pendant plusieurs heures.

4° Kinshasa : deux journalistes attaqués et battus dans un aéroport à Addis-Abeba

Dans un communiqué rendu public dimanche 30 juillet 2023, le média en ligne « actualite.cd » a exprimé sa plus vive protestation suite à l'agression de son journaliste, Will Cleas N’lemvo, survenue à Addis-Abeba Bole International Airport le dimanche 30 juillet 2023. 

Le journaliste a été pris à partie par des individus se présentant comme faisant partie de la garde républicaine et venant de Moscou selon le témoignage de la victime.

L’incident s’est produit alors que Will Cleas N’lemvo filmait ces hommes lorsqu'ils menaçaient un autre journaliste dénommé Louis-France Kuzekisa, connu pour ses émissions et prises de position hostile au pouvoir du Président Tshisekedi.

C’est pendant qu’il filmait la scène de l’agression de M. Kuzekisa que le journaliste d’actualite.cd a été à son tour molesté et son téléphone arraché.

C’est grâce à l'intervention des agents aéroportuaires que le journaliste a pu récupérer son téléphone et ses autres biens après que les images ont été effacées.

Au regard de ce qui précède, JED demande aux acteurs et leaders politiques d’appeler leurs militants au calme.

JED encourage les journalistes victimes de cette intolérance politique de saisir les instances judiciaires afin d’obtenir réparations aux préjudices subis.

 

LGC

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