Nord-Kivu/Goma : FONAREV renforce les capacités des acteurs judiciaires pour justice et réparation des victimes

Nord-Kivu/Goma : FONAREV renforce les capacités des acteurs judiciaires pour justice et réparation des victimes

Une formation destinée aux magistrats civils et militaires ainsi qu'aux avocats du Nord-Kivu a été lancée le mercredi 25 septembre 2024 à Goma. Organisée par le Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV), cette formation se poursuivra jusqu’au vendredi 27 septembre 2024. Son objectif est de renforcer les capacités des professionnels du droit en matière de justice transitionnelle, et de protection ainsi que de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.

Cette session a été ouverte par l’autorité provinciale du Nord-Kivu, représentée par le Vice-Gouverneur, le Commissaire Divisionnaire Romy Ekuka Lipopo. Dans son discours d’ouverture, ce dernier a relayé les préoccupations du gouvernement congolais sur la nécessité de réformer le système judiciaire, un besoin également souligné par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui a récemment déclaré que "notre justice est malade". Le Vice-gouverneur a exhorté les participants à s'investir pleinement dans cette formation, soulignant qu'elle tombe à point nommé pour accompagner la réforme de la justice en République Démocratique du Congo (RDC).

 La formation, initiée dans le cadre de la loi N°22/065 du 26 décembre 2022 sur la protection et la réparation des victimes, est la troisième du genre organisée par FONAREV cette année dans les huit provinces ciblées dont le Nord-Kivu. Hugo Budao, coordonnateur Grand-Est de FONAREV, a rappelé les enjeux de cette session, insistant sur l’importance d’améliorer l’accès à la justice pour les victimes des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité.

Durant les discussions, plusieurs défis ont été mis en lumière, notamment par des magistrats et le Barreau du Nord-Kivu. Parmi les problèmes évoqués figurent la crainte de représailles sur les victimes, les difficultés d’accès aux structures judiciaires, le non-respect des délais légaux, ainsi que le coût prohibitif des procédures judiciaires. Le manque de compensation adéquate des victimes, même dans les cas où l’État est condamné, a également été souligné comme un obstacle majeur à la justice.

Les participants se sont particulièrement penchés sur l’état des lieux de l'accès à la justice dans les zones les plus affectées du Nord-Kivu, comme Goma, Béni, Masisi, Walikale, Rutshuru, Lubero et Butembo. Des solutions et recommandations ont été envisagées pour surmonter ces défis, notamment une meilleure application des dispositions légales en matière de protection et de réparation des victimes.

Cette formation qui va s'étendre jusqu'à vendredi 27 septembre 2024 s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement congolais pour matérialiser la vision du chef de l'État en vue d'une justice plus équitable et accessible à tous, notamment aux victimes des atrocités commises dans les zones de conflits armés.

 

Magloire Mutulwa

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