Que reste-t-il du maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngendu Waza Banga ? 

Que reste-t-il du maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngendu Waza Banga ? 

La vie de Mobutu se confond et s’identifie avec l’histoire du Zaïre. 

Joseph-Désiré Mobutu est né le 14 octobre 1930 à Lisala, à l’Equateur ,dans le Nord du Congo belge, il est le fils de Gbemany et de Mama Yemo. 

Ses parents étaient d’origine très modeste . Le malheur frappe Mobutu dès l’âge de 7 ans , son père meurt et sa mère se retrouve sans ressources. 

Il sera placé dans un internat tenu par des missionnaires, éloigné de cette mère qu’il adorait, Mobutu aura du mal à s’accommoder de cette séparation et de la discipline spartiate que les Pères missionnaires entendaient faire régner. 

Les missionnaires lui reconnaissent une intelligence très vive et une forte personnalité , il était passionné de lecture, il lisait les livres d’histoire et les essais politiques. 

Il achève ses études secondaires chez les frères des écoles chrétiennes à Coquilhatville , lorsqu’il est renvoyé pour avoir prolongé sans autorisation un congé scolaire à Leopoldville( Kinshasa). Il avait été dénoncé par son ami. 

À l’époque, un règlement de l’administration coloniale veut que tout élève du secondaire renvoyé de l’école soit enrôlé d’office dans la Force publique pour une période de 7 ans. 

En 1950, il se retrouve à l’école des sous-officiers de Luluabourg , les officiers instructeurs sont frappés par sa personnalité, en 1954 , il obtient le grade de sergent, son bulletin militaire est très flatteur : discipliné, ordonné, intelligent, très propre, sociable ; mention : excellent , convient pour le quartier général.

Au quartier général de la Force publique à Leopoldville , le sergent Mobutu reçut un accueil très chaleureux de la part de son nouveau supérieur, le colonel Marlière. Celui-ci avait , la responsabilité d’une publication s’adressant aux soldats congolais, Sango Ya Biso. Il en confia la rédaction à Mobutu. 

Le jeune sous-officier eût ainsi l’occasion d’accéder à toutes les bibliothèques , mais aussi de fréquenter les milieux politiques. C’est un homme heureux , il épouse le 26 juin 1955, Marie-Antoinette Gbiatebua Yetene qui lui donne son premier fils , Jean-Paul Niwa Mobutu. Le colonel Marlière sera le parrain de son fils. Fin 1957 , il se tourne vers le journalisme, un hebdomadaire vient de se créer à Leopoldville,Actualités africaines, il obtient le poste de reporter , puis d’éditorialiste. 

Il se retrouve au cœur des débats politiques qui agitent les milieux politiques congolais. Il adhère au MNC ,le parti cher à Patrice Emery Lumumba , le 28 décembre 1958. 

Fin 1959, Mobutu se trouve à Bruxelles, pour poursuivre une formation de sociologie et journalisme , lorsque le gouvernement belge convoque une table ronde en vue de définir la date de l’indépendance. 

L’indépendance ainsi proclamée, le 30 juin 1960 , Joseph Kasa-Vubu est élu président de la République et Patrice Lumumba est chargé de former le premier gouvernement, dans lequel Mobutu se voit confier le poste de secrétaire d’État à la présidence du Conseil. 

La Force publique se mutine , Mobutu est nommé colonel et chef d’état-major de l’armée congolaise par Lumumba, il se fait respecter par les soldats -il a été des leurs- , il réussit à rétablir l’ordre.

L’anarchie se répand partout au Congo, Moïse Tshombé fait sécession, proclame l’indépendance du Katanga, le 9 août , Kalonji s’inspire de Tshombé et proclame l’indépendance de la province minière du Sud-Kasaï. Le 5 septembre, le président Joseph Kasa-Vubu destitue Lumumba, le 6 septembre Lumumba prononce la déchéance de Kasa-Vubu. 

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1960, le colonel Mobutu annonce que: « pour sortir le pays de l’impasse , l’armée congolaise a décidé de neutraliser les politiciens et les invite à se mettre d’accord ». 

Mobutu confie l’administration du pays à un collège de Commissaires généraux, composé d’une vingtaine d’universitaires. 

Il s’agissait d’Etienne Tshisekedi, Justin-Marie Bomboko, Albert Ndele, Marcel Lihau, Jonas Mukamba, Henri Takizala, Albert Mpase, Lebughe, Charles Bokonga, Fernand Kazadi, Mbeka, Kashemwa, etc....Mais, la classe politique continue à se livrer à des querelles politiques et politiciennes. Entre 1960 et 1965, le Congo connaît un chaos indescriptible(des crises politiques récurrentes et des rebellions).

Cinq ans après , le 24 novembre 1965 , Mobutu réussit son coup d’état militaire , il met fin aux institutions de la 1ère république et destitue le président Joseph Kasa-Vubu. Le Haut Commandement militaire était composé des généraux Bobozo , Masiala, Ingila, Bangala, Mulamba,Singa, Nzoigba, Itambo,Malila, Basuki, Tukuzu, et des colonels Tshatshi et Monyango.

Il a dirigé le pays d’une main de fer pendant 32 ans , sans partage. Son bilan économique et social est globalement négatif mais il a réussi à faire émerger chez les congolais un profond sentiment d’appartenance à une même nation. 

La fierté d’être tous, malgré leurs différences (le pays compte plus de 450 tribus), Zaïrois, aujourd’hui Congolais. 

Il a été chassé par les armes , le 17 mai 1997 par Laurent -Desiré Kabila , soutenu par les rwandais et ougandais. Il est décédé d'un cancer de la prostate le 7 septembre 1997 à l'hôpital militaire Mohammed V de Rabat et est inhumé au cimetière européen de la ville, quatre mois après l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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