Une vague de chaleur devrait s'étendre sur l'ensemble de la France dans les prochains jours. Le gouvernement d'Élisabeth Borne active dès jeudi une cellule interministérielle de crise afin de faire face à l'ensemble des conséquences liées aux canicules.
La France se prépare à connaître un coup de chaud. L’ensemble de l’Hexagone pourrait connaître dans les prochains jours son épisode de chaleur le plus intense de l'été et l'un des plus tardifs jamais enregistrés, un évènement qui mobilise déjà l'exécutif.
La Première ministre, Élisabeth Borne, doit activer dès ce jeudi 17 août à 17 h une cellule interministérielle de crise. Un plan national de gestion des vagues de chaleur avait déjà été présenté début juin par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, pour faire face à l'ensemble des conséquences liées aux canicules.
Alors que la sécheresse continue de toucher plus de deux tiers des nappes phréatiques, quatre départements sont déjà en risque élevé concernant les incendies, selon la Météo des forêts jeudi. Un incendie a déjà ravagé environ 500 hectares dans les Pyrénées-Orientales dans la nuit de lundi à mardi.
Dôme de chaleur
Santé publique France a par ailleurs annoncé jeudi qu'au moins 30 décès de plus que la normale avaient eu lieu en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, lors de l'épisode de canicule du 17 au 26 juillet. Lors de la première vague de chaleur, du 7 au 13 juillet, "au moins 80 décès en excès toutes causes confondues" avaient été estimés dans la vingtaine de départements concernés.
Lors des canicules de l'an dernier, plus de 61 000 décès avaient été attribués à la chaleur en Europe dont 4 807 en France.
Depuis plusieurs jours, le thermomètre ne cesse de monter dans le centre-est de la métropole. Jeudi matin, sept départements (Loire, Haute-Loire, Ain, Isère, Rhône, Savoie et Haute-Savoie) étaient en vigilance orange canicule. Des températures supérieures à 30 degrés sont prévues sur une large partie du sud du pays et jusqu'à la vallée du Rhône, avec des pointes pouvant atteindre 35 à 37 degrés.
Et à partir de la fin de semaine, de l’air encore plus chaud va remonter par le sud, conduisant à la mise en place d’un dôme de chaleur. Les hautes pressions anticycloniques vont alors former une sorte de couvercle, emprisonnant l'air chaud et l'intensifiant au fil des jours.
"Ces températures élevées s'annoncent durables, avec des pointes voisines de 40°C sur le Midi méditerranéen et en vallée du Rhône à partir de ce week-end", indique Météo France.
"La chaleur va alors déborder sur les régions plus au nord, du Centre-Val de Loire au Nord-Est en passant par le bassin parisien où on pourra tutoyer les 35°C", ajoute l'institut de prévisions météorologiques.
Une chaleur tardive
Le pic d'intensité est attendu en début de semaine prochaine, lundi et mardi, et les températures ne devraient pas redescendre "avant le milieu, voire la fin, de la semaine prochaine".
Pourra-t-on pour autant parler de vague de chaleur ou de canicule ? Il est encore un peu tôt pour le dire. Pour être qualifié de "vague de chaleur", l’indicateur thermique national (moyenne de mesures quotidiennes de température moyenne de l’air dans 30 stations météorologiques) doit être supérieur ou égal pendant un jour à 25,3°C, doit rester au-dessus de 23,4°C pendant au moins les deux jours suivants, et ne doit pas redescendre sous 22,4°C.
Une canicule désigne elle un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période d'au moins trois jours.
En France, les épisodes de chaleur survenant après le 15 août sont plutôt rares : six sont intervenus depuis 1947, tous au XXIe siècle (2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017).
"Ces épisodes ont duré entre 4 et 6 jours, et étaient plus courts et moins intenses que les vagues de chaleur de juillet 2022", note Météo France.
L'épisode le plus sévère a été celui de 2012, où le plus haut indicateur thermique national avait atteint 26,4 degrés le 19 août.
Ce record pourrait être battu mardi, selon les dernières prévisions de Météo France, qui estime que cet indicateur pourrait alors dépasser 27 degrés.
La Gazette du Continent avec AFP / France 24