Kwame Nkrumah, le porte-étendard du panafricanisme

Kwame Nkrumah, le porte-étendard du panafricanisme

Kwame Nkrumah avait dit : « Divisés nous sommes faibles. Unie, l'Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde ».

Il était persuadé qu'avec la sagesse ancestrale et la dignité, le respect inné pour la vie humaine, l'intense humanité qui est notre héritage, la race Africaine, unie sous un gouvernement fédéral, émergera comme une grande force.

C’est le président Sékou Touré, chef de l’État guinéen qui a annoncé dans une allocution radiodiffusée, le 27 avril 1972, la mort de Kwame Nkrumah .

1. Qui était réellement Kwame Nkrumah ?

Il portait rarement le costume européen, il affectionnait plus que tout autre, le Kente, une sorte de toge africaine, qui laisse l’épaule et le bras droit découverts et, qui donne grande allure à ceux qui se drapent.

Il est né le 8 septembre 1909 à Nkrokul, instituteur, à 18 ans, il bénéficie d’une bourse pour étudier la philosophie, l'économie, la sociologie aux États-Unis, en Pennsylvanie.

Saisi par la fièvre de l'action politique, il découvre les écrits de Hegel, Marx, Engels, Lénine, Mazzini et surtout ceux de Marcus Garvey, héraut du nationalisme nègre et du retour en Afrique des Noirs américains.

C’est le point de départ de ses convictions panafricanistes. Bardé de diplômes, sa rencontre en Grande-Bretagne avec le journaliste antillais George exercera une influence décisive sur son combat politique.

Dès son retour en Gold Coast, il multiplie les meetings, le 29 février 1948, il prononce à Accra son premier grand discours politique. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui par les autorités coloniales le 12 mars 1948, il sera arrêté.

Libéré, il crée le 12 juin 1949, son parti dont il restera le chef incontesté (CPP), qui deviendra la principale formation politique et conduira le Ghana à l’indépendance, le 6 mars 1957.

2. L’égal de Dieu et Dieu lui-même

On le désigne plus à Accra que sous l'épithète d'Osagyefo, c'est-à-dire le Rédempteur.

Rapidement, l'homme politique va céder la place au Messie, véritable culte de personnalité, les députés le comparent à Jésus, la presse lui décerne chaque jour de nouveaux qualificatifs. Son effigie figure dans tous les lieux publics.

Les ghanéens ne supportent plus sa mégalomanie et son absolutisme, le quotidien des ghanéens devient difficile. En neuf ans de pouvoir, il s’échappe à plus de douze tentatives d’assassinats . Il instaure le monopartisme, avant de s’autoproclamer président à vie.

En visite en Chine, il sera renversé et trouvera refuge à Conakry. Sa chute, le 24 février 1966, sera célébrée par une foule en liesse.

Il mourra des suites d’un cancer, à Bucarest, en Roumanie, dans l’oubli total.

Cinquante et deux ans après sa disparition, Kwame Nkruma n’en reste pas moins l’un des plus grands penseurs de l’unité africaine et un mythe dans la mémoire collective des africains.

 

Jean-Claude Mombong

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