Emmanuel N'Djoké : la jeunesse est l'avenir de demain

Emmanuel N'Djoké : la jeunesse est l'avenir de demain

La jeunesse c’est l’avenir de demain. Un enfant qui vient au monde, naitra avec toutes ses capacités, qui n’aura besoin que d’une bonne éducation et d’un très bon encadrement pour se développer avant de devenir un homme.

Une tâche qui incomberait aux parents sans doute.

Le jeune Emmanuel N’djoké sur la photo est né à Douala au Cameroun en 1933 et décédé à Melun en France en mars 2020. Envoyé en France au sortir de la deuxième guerre mondiale 1940- 45 pour raison d'études en 1949 avec comme provision quelques kilos de café à torréfier qui lui permettront d’arrondir ses fins du mois et de financer ses études au début.

Pris en charge par un correspondant français, Monsieur Chevalier à Marseille, un sévère enseignant. À cette époque, les Africains étudiants en Europe n’étaient qu’une poignée.

Emmanuel fera la connaissance d’un certain camerounais du nom de Francis Bebey, un musicien spécialisé dans la musique jazz, qui va l’initier à la musique jazz.

Il va s’intéresser plus à la musique au détriment de ses études. Ses parents, informés de la situation, vont lui couper les vivres. Ils ne lui enverront plus de l’argent de poche.

Il fera une descente en Belgique plus précisément à Bruxelles pour y gagner sa vie en se produisant dans une boîte fréquentée par les VIP et jet-set bruxellois. Une bande Quintet du jazz. La rupture entre ses parents fut consommée.

Sur place à Bruxelles, il fera la connaissance de sa femme Coco qui deviendra son épouse et son ange gardien qui lui suivra partout dans le monde comme une ombre.

En 1960, un groupe de jeunes musiciens venus du Congo-Belge en marge de la ’’Table ronde ’’de Bruxelles en janvier 1960 pour préparer l’accession de ce pays à la souveraineté nationale et internationale, viendra se détendre le soir dans la boîte où se produisait le jeune Emmanuel N’djoké et sa bande Quintet.

Le courant va bientôt passer entre le jeune Emmanuel et le leader des jeunes musiciens congolais, et qui vont sympathiser.

Le grand ’’Kalle’’ le leader, va inviter le jeune Emmanuel de descendre à Léopoldville. Un retour aux sources en Afrique après son départ du Cameroun en 1949 pour l’Hexagone pour raison d'études. À Léo, Il va s’intégrer dans sa nouvelle patrie d’adoption et comme étant patron de son orchestre Quintet, flanqué de sa femme Coco. ’’Twist à Léopoldville’’, un tube à l’époque en 1961- 62.

Il va se réconcilier avec ses parents après une très longue séparation. Ils viendront du Cameroun jusqu'à Léopoldville pour voir leur fils Emmanuel devenu un grand homme, en 1962- 1963. Logés à l’hôtel Memling.

Une année après, il va rentrer au Cameroun pour poursuivre son activité musicale sur le conseil de ses parents, mais qui, malheureusement, ne va pas marcher dans un Cameroun en guerre contre les indépendantistes camerounais, la traque.

Désargenté, Emmanuel va rentrer en Belgique avec sa femme Coco. Une traversée de désert.

Jusqu'en 1972 à l’occasion de l’organisation de la coupe d’Afrique des nations 1972 . Chargé de composer l’hymne national de la compétition, Emmanuel devenu’’ Manu Dibango’’va s’acquitter de son devoir en composant deux chansons sur un disque 45 tours vinyle. ’’L’hymne national de la coupe d’Afrique ’’et sur l’autre face :’’ Soul Makossa’’ qui ne voulait rien dire, qui n’était qu’un complément de la face A, une chanson aléatoire qui mimait un bébé qui apprenait à prononcer le nom :

Makossa... mama... ko... mama... ko... mako... makossa ... une chanson composée par hasard avec ses onomatopées.’’ Mamako... mamako... mako... makossa... mamako... mamako... mako... makossa... eee...’’.

Soul Makossa, une chanson qui fera fureur Outre -Atlantique contre toute attente. Le disque le plus vendu en Amérique ,et qui va grandement lui ouvrir les portes du monde pour une carrière internationale. Le world-music. Incroyable ! Enfin, le succès était là.

Manu Dibango sera désormais compté parmi les meilleurs musiciens de la planète et une icône africaine de la musique.

La fierté de son pays, le Cameroun. Alias ’’Papa Groove’’.

Décédé en 2020 à Melun. Octogénaire. Le petit Emmanuel N’djoké était devenu un grand et une star mondiale.

Paix à son âme.

Emmanuel N’djoké Dibango alias’’ Manu Dibango, papa Groove,’’ l’homme au rire communicatif.


Dary Abega

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