L’opposant sénégalais Karim Wade, 55 ans, fils et ancien ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), a déposé dans la nuit de vendredi à ce samedi 23 décembre sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024.
En exil, mais candidat à la présidentielle sénégalaise. L’opposant Karim Wade, 55 ans, a pu déposer sa candidature dans la nuit de vendredi à ce samedi 23 décembre grâce à son mandataire, Maguette Sy. « Nous venons de déposer la déclaration de candidature de notre frère Karim Meïssa Wade », a déclaré ce dernier à la sortie du Conseil constitutionnel.
« Je suis heureux de vous annoncer que mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain a été déposé aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Un pas de plus, ensemble, vers un avenir meilleur pour le Sénégal », a écrit dans la foulée l’opposant sur X (ex-Twitter).
Son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), a désigné Karim Wade comme son candidat à la présidentielle du 25 février, décision qu’il a acceptée de longue date. Mais les interrogations subsistent sur les implications légales d’une condamnation ancienne de l’opposant et sur sa capacité à rentrer au pays.
Incertitude
Karim Wade a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence. Sa condamnation l’a empêché d’être candidat à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.
L’Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, après un dialogue politique à l’initiative du président Sall et boycotté par une partie de l’opposition.
Khalifa Sall, qui n’a aucun lien de parenté avec le président, a été reconnu coupable en 2018 de faux en écriture et d’escroquerie, et condamné à cinq ans de prison. Emprisonné en 2017, il a recouvré la liberté en 2019 après avoir également bénéficié d’une grâce présidentielle.
Plus de 200 candidatures sont déclarées pour la présidentielle de février, dont l’issue reste particulièrement incertaine. La grande inconnue porte sur le sort d’Ousmane Sonko, le principal opposant emprisonné, dont la radiation des listes électorales a été annulée le 14 décembre par le tribunal de grande instance de Dakar. Ce qui lui laisse encore un mince espoir de pouvoir concourir à la magistrature suprême.
La Gazette du Continent et AFP