L’ancien ministre des Finances a été nommé alors que la Cedeao réfléchit toujours à une action après que son ultimatum a expiré.
Les putschistes continuent de défier la communauté internationale qui cherche toujours un moyen de rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays du Sahel.
Qui est Mahaman Lamine Zeine ?
En 2001, Ali Mahaman Lamine Zeine était directeur de cabinet, puis ministre des Finances en 2002 de l’ancien président Mamadou Tandja.
Il avait pour mission de redresser une situation économique et financière chaotique. Un contexte hérité de militaires arrivés au pouvoir après l’assassinat en 1999 du général et président Ibrahim Baré Maïnassara, dans ce pays à l’histoire jalonnée de prises de pouvoir par la force.
Ali Mahaman Lamine Zeine avait été ministre des Finances jusqu’au renversement de Mamadou Tandja lors d’un coup d’État (déjà) perpétré en 2010 par le commandant Salou Djibo. Avait suivi une élection présidentielle remportée par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum, déchu le 26 juillet dernier.
Ali Mahaman Lamine Zeine, économiste de formation, a également été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Né en 1965 à Zinder (sud), dans la deuxième ville la plus peuplée du pays, il entre en 1991 au ministère de l’Économie et des Finances après des études à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Niamey. Il est également diplômé du Centre d’études financières, économiques et bancaires de Marseille et Paris-I.
Cette nomination intervient au lendemain de l’expiration de l’ultimatum posé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) aux militaires au pouvoir, pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. L’organisation n’excluait pas l’usage de la force, en cas de non-respect de cette demande. Mais cette hypothèse ne semble pas devoir se concrétiser dans l’immédiat tant les partenaires occidentaux et africains du Niger se divisent sur la question d’une intervention militaire pour rendre le pouvoir aux civils.
Alors que le président Bazoum est toujours séquestré dans sa résidence privée depuis le jour du coup d’État, la Cedeao se réunira une nouvelle fois jeudi au Nigeria.
La Gazette du Continent