Géopolitique : la France et ses turpitudes en Afrique

Géopolitique : la France et ses turpitudes en Afrique

Et si la France aimait beaucoup de l’uranium nigérien que le pétrole et le manganèse gabonais ?

On le sait maintenant depuis un certain moment, la France avait condamné le coup d’État militaire au Niger le 3 août dernier, et somma même les putschistes de rendre le pouvoir au président de la République démocratiquement élu Mohamed Bazoum pour un retour à l’ordre constitutionnel. Devant le refus de général Tiani et ses hommes soutenus par le peuple nigérien, un bras de fer va alors être engagé avec la France depuis bientôt un mois.


Général de Brigade Tiani Abdourahamane

Des meetings au stade de Niamey, marches de protestation contre la France et au soutien à la junte militaire.

La France à la manœuvre tentera d’instrumentaliser les forces militaires de la CEDEAO pour aller déloger les putschistes au pouvoir à Niamey ; une option qui divisera les pays membres de cette organisation régionale, à commencer par la Côte d'Ivoire d’Alassane Ouattara et suivi par le Sénégal de Macky Sall, des va-t-en-guerre qui eux, sont favorables à l’envoi de leurs militaires au Niger, cependant les autres membres de l’organisation sont restés très réservés sur ce point malgré l’insistance de la France.

Celle-ci avait déjà décidé le rapatriement de ses ressortissants, mais son ambassadeur au Niger reste encore sur place, ce qui irrite la junte et le peuple nigériens qui exigent le départ de ce dernier après l’expiration de son ultimatum.

Les 1500 militaires français stationnés à Niamey dans le cadre des opérations contre les Djihadistes au Sahel sont toujours sur place.

Le bras de fer continue, hier encore samedi, les Nigériens ont manifesté pour l’expulsion de l’ambassadeur français du Niger. La tension ne fait que monter chaque jour d’un cran. Les Nigériens font déjà l’objet des sanctions économiques de la part de la CEDEAO (Ecowas) et suspendu de l’organisation de l’unité africaine UA.

Alors que tous les Africains avaient leurs yeux rivés vers Niamey en suivant l’évolution de la situation avec assiduité, voilà qu’un autre coup d’État militaire s’est produit au Gabon, le 30 août dernier, le président Ali Bongo Ondimba au pouvoir depuis 14 ans, qui succéda à son père Omar Bongo décédé en 2009 après 41 ans de règne, vient d’être renversé du pouvoir par les militaires de la Garde Républicaine chargés de sa sécurité, actuellement, il serait en résidence surveillée, assigné à domicile, malgré que, lui aussi a été démocratiquement élu par les Gabonais malgré la fraude ?

L’homme fort gabonais actuel, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma président de la transition, est déjà entré en action en convoquant le patronat gabonais pour une prise de contact et pour donner ses directives ; et en rétablissant la connexion internet, le Gabon revit et la vie a repris son cours normal. Et dans tout ça, où est donc passée la France, la redresseuse de torts ? La donneuse de leçons pour exiger aux putschistes un retour à l’ordre constitutionnel au Gabon ?


Général Brice Clotaire Oligui Nguéma

Étrangement silencieuse, à part une condamnation timide, elle n’a pas encore obligé les putschistes de respecter l’ordre constitutionnel. On dirait pour la France, il y avait des coups d’État ’’saints’’ comme celui du Gabon et coups d’État diaboliques comme celui du Niger !

Pourquoi ces deux poids deux mesures ? La France en étant complaisante envers les militaires gabonais s’est discréditée une fois de plus, ça montre qu’elle n’a jamais été conséquente, sincère et cohérente dans sa politique africaine et dans sa façon de traiter les Africains avec mépris.

La France qui se targue comme étant une meilleure démocratie au monde ?

La situation du Niger et du Gabon actuellement, deux pays ’’coudétatisés’’ fera désormais jurisprudence. Les coups d’État ne seront plus jamais les mêmes en Afrique, effusions du sang ou pas. Mais selon les intérêts de la France, les enjeux en présence et selon son bon-vouloir ; elle n’aime surtout pas les dirigeants révolutionnaires comme au Mali, Burkina et Niger, ceux qui voudraient rompre avec la politique paternaliste et néocolonialiste française.

Au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma et ses hommes sont dans la continuité de la Françafrique, chère aux Bongo, raison de l’adoubement de la France aux putschistes gabonais. Et il me semblerait que la France aime plus l’odeur de l’Uranium nigérien que celle du pétrole gabonais qui lui manque déjà !

La France doit apprendre à respecter les pays africains et de stopper son ingérence dans les affaires africaines, la colonisation avait déjà pris fin depuis les années 60.


Dary Abega

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