Sud-Kivu : une marche de protestation  pour non respect de cahier des charges contre la Cimenterie de Katana annulée 

Sud-Kivu : une marche de protestation  pour non respect de cahier des charges contre la Cimenterie de Katana annulée 

Les Faîtières de la société civile, la Nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI), les mouvements citoyens et les conseils locaux de la Jeunesse des groupements d'Irhambi Katana, Bugorhe et Luhihi dans le territoire de Kabare avaient prévu d’organiser le 26 avril 2024 une marche pacifique pour manifester leur mécontentement et de s'opposer à la destruction méchante du tronçon routier Katana Centre - Cimenki par les camions poids lourds de la Cimenterie de Katana.

Selon le président Territorial NDSCI Kabare et chargé de la communication pour la marche pacifique, Innocent Muhiganya, la marche a été annulée puisque la société a consenti d’ouvrir des pourparlers avec des communautés locales. Cette marche qui devrait partir de Katana Centre en passant par Kaliba, Fomulac, Kakondo et chuter à la Cimenterie où un mémorandum devrait être lu et déposé auprès du directeur de cette société.

A la veille de la manifestation, la Cimenterie de Katana a sollicité une rencontre pour résoudre pacifiquement ce problème.

Les Faîtières de la société civile ont tenu une réunion avec une délégation de la Cimenterie de Katana conduite par son directeur Jean-Jacques Bashwira. La rencontre s’est déroulée à la Paroisse de Mwanda Katana sous la bénédiction du Curé de cette Paroisse. 

Après un long débat, les deux parties se sont mis d’accord sur plusieurs points. La réhabilitation de la route Katana-Cimenki en 3 étapes notamment à court terme, à moyen terme et à long terme.

A court terme, avec la supervision d'un technicien en matière d'entretien des routes de dessertes agricoles, il sera réhabilité sans délai le tronçon Kakondo-Clinique et à Kaliba à partir pour une période de 2 semaines au maximum. Les parties ont convenu d’ouvrir des caniveaux, de charger la chaussée à certains endroits avec du sable en calcaire et l’entretien de la voie par le cantonnage manuel permanent pour la correction des erreurs causées par le passage des véhicules à ces endroits.

A moyen terme, à partir du mois de juin 2024, il sera réhabilité toute la route Katana-Cimenki par l'Office de route avec des machines appropriées. La chaussée sera nivelée, la charger avec du sable approprié, la compacter, bien canaliser les caniveaux et à construire les Passages sous route (PSR) en maçonnerie. Il est prévu que les cantonniers soient permanents pour la maintenance de cette route. A long terme, la cimenterie et les communautés impactées s’accordent pour la construction d’une usine moderne et la cimenterie devra construire cette route en béton ou en bitume. La cimenterie a accepté de recourir à la main d’œuvre locale en affichant dans des endroits publics des offres d'emploi pour donner la chance à tout le monde de postuler. Elle promet aussi d'améliorer les conditions de ses travailleurs.

En outre, la cimenterie a accepté désormais de collaborer avec les Faîtières de la société civile en organisant des réunions après 3 mois pour l'évolution de la cimenterie et pour recevoir à son tour des orientations utiles de la société civile pour le bien-être de la population.

Enfin, la cimenterie a demandé à la société civile de faire des plaidoyers pour élaguer les arbres de part et d'autre de la route à certains endroits pour l'ensoleillement de la chaussée. Toujours à la veille de ma manifestation, les communautés impactées par cette cimenterie ont été obligées d'observer si la cimenterie va tenir ses promesses.

« C’est ce qui nous a poussé à annuler la marche. Car, elle avait comme objectif de contraindre la cimenterie à réparer cette route.  Ceci étant, nous demandons à toutes et à tous de rester calmes, d’observer l'exécution sans faille des conventions telles que énumérées, de bien garder des calicots et tout le matériel qu'on avait déjà disponibilisé pour la marche. Au cas où la cimenterie ne réalise pas sa parole, rien ne nous empêchera de manifester puisque nous n'avons que cette route qui sert de communication à nos 6 groupement (Ishungu, Lugendo, Bushumba, Luhihi, Bugorhe et Irhambi-Katana). D'où nous devons la protéger à tout prix », a déclaré Innocent Muhiganya.

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