La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, est de nouveau le théâtre de violences. Un jeune homme, déplacé de guerre à cause des conflits avec le groupe rebelle M23, a été tué par balle dans la soirée du mardi 14 au mercredi 15 mai 2024, dans le quartier Lac-Vert, à l'ouest de la ville.
Selon Dedesi Mitima, chef du quartier Lac-Vert, la victime a été abattue par des hommes en uniforme militaire qui lui exigeaient de céder son téléphone portable. Refusant de se plier à cette demande, il a été froidement exécuté. Mitima rapporte que des tirs ont résonné pendant plusieurs heures cette nuit-là. Le quartier, abritant à la fois des militaires, des miliciens d'autodéfense dits "wazalendo" et des bandits armés, est le théâtre quotidien de violences nocturnes, de tracasseries et d'extorsions.
"Il y a eu encore fusillade dans mon quartier vers 19h30. Un jeune visiblement déplacé est tombé entre les mains des hommes en tenue militaire qui l'ont fusillé pour avoir refusé de donner son téléphone," a déclaré Dedesi Mitima à la presse locale.
Goma connaît une montée inquiétante de l’insécurité avec des incidents de meurtres, de vols, de viols, d’enlèvements et d’autres exactions. Les habitants du quartier Lac-Vert entendent presque chaque nuit des coups de feu, aggravant un climat de peur et de méfiance.
Le chef de quartier, Dedesi Mitima, appelle ses administrés à la prudence et les exhorte à rentrer chez eux avant la tombée de la nuit. Il demande également aux autorités de renforcer les mesures de sécurité pour protéger les citoyens. Mitima suspecte un militaire résidant près du lieu de l’incident d’être l’auteur du meurtre, ajoutant que ce dernier a disparu depuis le drame.
Les forces de l'ordre, incluant la Police Nationale Congolaise (PNC) et les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), n'ont pas encore confirmé cette tuerie ni l'implication de l'un de leurs membres.
Magloire Mutulwa