Trois personnes ont été arrêtées le lundi 7 octobre 2024, dans le cadre de l'enquête sur le naufrage tragique du bateau MV Merdi sur le lac Kivu, a-t-on appris de sources parlementaires. Ces arrestations, ordonnées par le gouvernement congolais, concernent le propriétaire du bateau, son convoyeur et le directeur du service lacustre, accusés de négligence dans la gestion du navire.
Didier Kamundu, député national élu de Masisi, a confirmé ces informations lors d’une conférence de presse, déclarant que « le rapport que vient de recevoir le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, que nous avons eu à consulter, indique l’arrestation du propriétaire du bateau, de son convoyeur et du directeur du service lacustre. Nous encourageons la poursuite des enquêtes pour établir toutes les responsabilités ».
L'arrestation de ces trois responsables intervient après des enquêtes préliminaires qui ont révélé de graves manquements dans la gestion du bateau MV Merdi. Ce navire a sombré le 3 octobre 2024, causant la mort de 34 personnes et faisant 80 survivants, selon le bilan provisoire. Le bateau, transportant des passagers et des marchandises, a été localisé à 200 mètres de profondeur dans les eaux du lac Kivu.
En parallèle, le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé qu'il autorisera l'enterrement des victimes du naufrage selon les coutumes locales. Cette mesure a été confirmée par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, lors de sa visite à Kituku, le lieu de l'accident, le 6 octobre 2024.
Le vice-premier ministre a également rassuré les familles des victimes qu'elles pourront organiser les obsèques selon leurs traditions, tout en soulignant que les services compétents continueront à rechercher les corps piégés dans l'épave du bateau. Cette décision vise à respecter les traditions locales et à offrir un soutien moral aux familles dans cette période difficile.
Le drame a relancé le débat sur la sécurité des transports lacustres dans la région du Nord-Kivu. Plusieurs voix s’élèvent pour demander des mesures plus strictes, un meilleur entretien des navires, et des contrôles accrus pour éviter de tels accidents à l’avenir. Le lac Kivu, axe de transport crucial pour les populations locales, est souvent le théâtre d'accidents maritimes, suscitant des préoccupations sur la régulation de la navigation.
Les autorités congolaises, par l'intermédiaire du ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani Lumoo, ont promis de prendre des mesures rigoureuses pour renforcer la sécurité sur le lac et éviter de futurs drames. « Nous veillerons à ce que cette situation ne se reproduise plus. Sachez que vous n'êtes pas seuls », a-t-il déclaré, en assurant les familles des victimes de leur soutien et de l'engagement du gouvernement à éviter de telles tragédies à l’avenir.
Le dossier reste ouvert et de nouvelles arrestations pourraient suivre à mesure que l'enquête progresse. Les familles des victimes et la société civile continuent de réclamer des réponses et des mesures concrètes pour prévenir de futurs incidents sur le lac Kivu.
Magloire Mutulwa