Les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo-M23 ont lancé, le vendredi 3 janvier 2025, une offensive coordonnée contre plusieurs positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans le Groupement Mupfuni Shangala, territoire de Masisi.
Les attaques ont débuté à 4 heures du matin, prenant les éléments des FARDC par surprise sur trois fronts : Kyabondo, Kashenda et Kihindo.
Selon la Société civile, ces assauts seraient partis des collines de Ndumba, qui surplombent Bweremana, d'où les rebelles du M23 auraient convergé pour attaquer. Claudius Buhazi, président de la jeunesse dans cette région, indique que les FARDC appuyées par les groupes d’autodéfense locaux surnommés « Wazalendo » ont réussi à contenir ces attaques dont l’objectif semblait être la conquête de la cité de Minova, située dans la province voisine du Sud-Kivu.
Cette offensive a engendré une panique généralisée à Bweremana, déjà refuge pour de nombreux déplacés ayant fui les violences dans leurs villages. La situation humanitaire s’est aggravée alors que de nouveaux mouvements de population ont été signalés. Jusqu’à présent, l’armée congolaise n’a pas publié de communiqué officiel sur cet événement, en dépit de l’état de siège instauré dans la province du Nord-Kivu, un régime exceptionnel qui restreint certaines libertés et garantit un contrôle militaire renforcé.
Par ailleurs, deux personnes ont perdu la vie et deux autres ont été blessées lors de l’explosion de deux bombes dans les environs des collines surplombant Ndumba, proches de Bweremana, dans la Chefferie de Bahunde. Selon Sherdon, président de la Société civile locale, ces explosions seraient liées aux affrontements violents ayant eu lieu à Katale, un village récemment tombé sous le contrôle du M23. Les bombes ont frappé précisément à Kashenda et à Nyamubindwa, semant encore plus de terreur parmi les populations locales.
Les blessés ont été évacués en urgence vers l’hôpital de Minova pour des soins appropriés, tandis que de nouvelles vagues de déplacements massifs ont été observées jusque dans la localité de Masisi Centre. Des sources locales rapportent une intensification des affrontements tôt ce vendredi matin, accentuant davantage l’insécurité dans cette région déjà durement éprouvée.
La population de Masisi, prise en étau entre ces hostilités et la peur croissante, lance un appel pressant aux autorités pour une intervention rapide et efficace afin de rétablir la sécurité dans cette zone stratégique. Les déplacements massifs, couplés à la situation humanitaire précaire, rendent la situation encore plus alarmante.
Magloire Mutulwa