Le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, République Démocratique du Congo (RDC), connaît une recrudescence dramatique des violences avec la reprise des combats entre les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo-M23 et la coalition composée des Forces Armées de la RDC (FARDC) et des groupes de patriotes d'autodéfense << Wazalendo >>. Depuis le samedi 4 janvier 2025, les affrontements se sont concentrés principalement sur le village de Lushebere, situé à seulement 6 km de Masisi Centre.
Selon des sources locales, les rebelles ont débordé les positions des forces loyalistes, faisant de la colline stratégique de Kahongole un point central des combats. Sa prise permettrait au M23 d’ouvrir un accès direct à Masisi Centre. Cette situation fait suite à la capture, le 3 janvier 2025, du village de Katale par le M23, une avancée qui a considérablement aggravé les tensions dans la région.
Des accrochages sont également signalés dans les montagnes environnantes où le M23 ont progressé vers Masisi Centre. Face à cette offensive, les FARDC et les Wazalendo opposent une résistance acharnée pour empêcher les rebelles de consolider leur contrôle sur cette région stratégique du Nord-Kivu, située à environ 80 km de Goma, le chef-lieu de la province.
La montée des violences a provoqué un exode massif de la population locale. Paniqués, les habitants de Lushebere et des villages voisins fuient vers des zones supposées plus sûres, telles que Nyabiondo, Buabo, et Bushuhi. « Nous avons peur, et nous n’avons plus de maisons à protéger. Il faut fuir avant que tout soit détruit », a déclaré un habitant de Lushebere.
Rappelons que le Nord-Kivu est régulièrement le théâtre de conflits armés. Cette offensive majeure, lancée par le M23 dès le 2 janvier 2025, souligne une fois de plus l’instabilité chronique de cette région frontalière avec le Rwanda. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda d'apporter son soutien aux rebelles via son armée, Rwanda Defense Force (RDF).
Magloire Mutulwa