Nord-Kivu/Lubero : reprise des hostilités, les FARDC et Wazalendo en lutte contre l'AFC/M23

Nord-Kivu/Lubero : reprise des hostilités, les FARDC et Wazalendo en lutte contre l'AFC/M23

La République Démocratique du Congo continue de faire face à une insécurité chronique dans sa région orientale depuis plus de deux décennies. Récemment, les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC/M23) avec le soutien des militaires rwandais ont intensifié leurs attaques, reprenant plusieurs localités du Nord-Kivu précédemment contrôlées par l'armée congolaise. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en coalition avec les jeunes patriotes d'autodéfense (Wazalendo), ont dû reprendre les armes pour contenir cette menace.

Après une période de calme relatif, les combats ont repris le jeudi 4 juillet 2024 à Kaseghe, cité située à 20 km de Kirumba, principal centre commercial du territoire de Lubero. Selon des sources locales, les Wazalendo ont lancé une offensive contre les rebelles du M23, qui tentaient de contourner les positions loyalistes à Alimbongo et sur l’axe Mbingi pour atteindre Lubero centre via Kaseghe.

Cette offensive a entraîné la fuite des populations de Kaseghe et d’Alimbongo, effrayées par l'escalade des hostilités. Un notable de Kirumba a précisé que la résistance acharnée des FARDC et des Wazalendo a forcé les rebelles à se replier stratégiquement vers Kirumba. Cette situation a également provoqué la fuite de certains habitants de Kirumba et de Kayna dans la brousse, cherchant à éviter les affrontements.

Les FARDC, appuyées par les jeunes patriotes Wazalendo, se sont mobilisées pour contenir l’avancée des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Les M23/RDF ont tenté de percer les défenses à Alimbongo, mais se sont heurtés à une embuscade des FARDC, subissant de lourdes pertes. Ce revers a contraint les survivants à reculer jusqu’aux environs de Kaseghe.

Des sources locales ont également rapporté que les positions rebelles à Kasando ont été ciblées par des bombardements d’artillerie lourde des FARDC, causant de nombreuses pertes parmi les combattants du M23. Cette réaction rapide et organisée des forces loyalistes a surpris les rebelles, les obligeant à réévaluer leurs stratégies.

La situation reste tendue dans la région de Lubero, avec des communautés locales plongées dans l’incertitude et la peur des violences continues. Les autorités congolaises surveillent de près l’évolution des événements et prennent des mesures pour assurer la sécurité des civils affectés par les affrontements.

Kaseghe, chef-lieu du groupement Musindi, se situe à une dizaine de kilomètres au nord de Kirumba. La rébellion du M23, qui a repris ses activités en 2021 après une cessation supposée en 2013, est accusée de nombreuses exactions. Actuellement, en alliance avec l'Alliance Fleuve Congo, ils ont pris plusieurs localités dans les territoires de Masisi et de Rusthuru, en province du Nord-Kivu.

La rébellion du M23, issue d'une mutinerie en avril 2012 par d'anciens membres du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), persiste malgré des périodes de calme. Depuis plusieurs semaines, la pression s’accentuait sur Kanyabayonga. En février, les rebelles avaient pris Shasha, isolant Goma et coupant les principaux axes routiers. L'attention se portait alors sur Kanyabayonga, à environ 100 km au nord de Goma.

La région de Lubero reste en état d'alerte, avec des combats qui affectent profondément les communautés locales et mettent à l'épreuve les capacités des forces loyalistes à maintenir la sécurité.

 

Magloire Mutulwa

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