La ville touristique de Goma s'est réveillée le samedi 28 septembre 2024 sous haute tension. Un accident de circulation survenu au rond-point Signers, impliquant un taxi-bus et deux conducteurs motos, a mis la ville en ébullition. Deux vies auraient été fauchées, selon des témoins, tandis que d’autres blessés sont dans un état grave.
Cet incident a ravivé la colère des conducteurs des motos, qui en ont assez des accidents récurrents dans les routes de Goma. « Trop de nos camarades sont tombés à cause de l’imprudence des chauffeurs de bus. Aujourd'hui, nous disons stop », s'indigne un conducteur de moto, visiblement touché par les événements. Leur tristesse et frustration se sont rapidement transformées en protestation. Dans un élan de solidarité, les conducteurs des motos ont pris d'assaut les voies publiques, refusant de céder la chaussée aux bus et taxis-voitures, qui ont été désormais absents des rues.
Les artères principales, comme l'axe Virunga, le rond-point Instigo et Afia Bora, Entrée Présidentielle ou Terminus Katindo ont été désertées par les habituels taxis-bus jaunes qui assurent normalement la circulation. Les rares véhicules de transport en commun qui ont osé braver la route ont été vandalisés, accentuant la peur chez les autres chauffeurs. « Aujourd'hui, c’est notre jour », ont crié certains conducteurs des motos, bloquant toute tentative de reprise de la circulation.
Cette situation a plongé des milliers de Gomatraciens dans la confusion. Des groupes de passagers habituels, bloqués sur le bord des avenues, ne savaient plus vers quel moyen de transport se tourner pour se rendre au travail ou faire leurs courses. La population, elle aussi, semble divisée entre la peur et la compréhension de cette révolte des conducteurs des motos.
Les revendications des conducteurs des motos sont simples, plus de sécurité sur les voies publiques et des sanctions sévères pour les chauffeurs de bus imprudents. « Ce n’est pas qu’un accident, c’est le résultat de trop de négligences », s’insurge un autre conducteur de moto. Malgré la gravité de la situation, aucune solution immédiate ne semble se profiler, alors que la tension continue de monter dans les rues.
Les tentatives pour joindre les associations de taxis et de bus n'ont pour l'instant pas abouti. Les esprits sont échauffés, et la ville attend avec anxiété de voir comment cette journée sous tension va évoluer.
Magloire Mutulwa