Le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi s'est lancé dans la course au changement ou à la modification de la Constitution.
De Kisangani en passant par Lubumbashi, Kalemie et Isiro, le Président de la République a tenu autant des discours dont l'objectif demeure celui de procéder au changement ou à l'avènement d'une nouvelle Constitution en République Démocratique du Congo.
Le 23 octobre 2024 à Kisangani, Félix-Antoine Tshisekedi lance ce ballon d'essai en disant que ''nous allons modifier la Constitution ou la changer afin de l'adapter à nos réalités...car l'actuel était écrite à l'étranger par les étrangers...'', avait-il déclaré devant la population de Kisangani dans la province de la Tshopo.
Cette sortie médiatique a fait couler beaucoup d'encre et salive au sein de la classe politique, surtout l'opposition et la société civile congolaise qui rappellent au chef de l'État certaines dispositions liées à l'opportunité, l'intangibilité des frontières et tant autres.
A Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, le Président de la République dit que personne ne peut lui interdire toute initiative de changer cette Constitution qui consacre carrément dans son article 217, la vente de notre souveraineté. C'est une autre mauvaise interprétation du camp présidentiel selon les opposants qui voient Félix Tshisekedi comme celui qui veut s'éterniser au pouvoir en s'octroyant un troisième mandat au terme de cette consultation populaire qui pourrait intervenir l'année prochaine.
De son passage à Kalemie dans la province du Tanganyika, le chef de l'État accuse les opposants d'être des manipulateurs et lui prêtent l'intention de s'éterniser au pouvoir au-delà de son deuxième mandat en 2028, mais signe et persiste, « nous allons changer cette Constitution pour le bien de Congolais. Le peuple va nous départager avec cette fameuse opposition qui ne propose rien ».
L'opposition s'organise autour d'un bloc pour dire non à la révision et non au changement de la Constitution, non au troisième mandat ni de présidence à vie. Les campagnes de sensibilisation de certains opposants pour dire non à la révision de la Constitution sont empêchées par les éléments de la police.
A Isiro, en meeting, le Président de la République, lève enfin l'équivoque autour de cette question de la révision ou changement de la Constitution. Il se prononce clairement bien entendu après avoir reçu l'adhésion de tous les gouverneurs des provinces à son projet, ses adeptes se lancent dans une campagne précoce. Chaque discours politique est revêtu de ce caractère lié au changement de la Constitution.
Entre ces quatre discours, l'opinion congolaise ne sait se situer au regard de son caractère flou. Que veut ou cherche réellement le chef de l'État en voulant changer la Constitution du 18 février 2006 ?
Les esprits avertis sont fixés sur le non-dit du discours du président de la République, au regard des réactions de ses proches qui apparaissent comme des véritables messages.
''Félix azala nanu'', tout est dit dans ce slogan qui a pris le dessus sur le peuple d'abord. Augustin Kabuya dans ses dires répond sans hésitation : ''qui vous a dit que c'est le dernier mandat ?''
Cette déclaration qui suscite autant d'interrogation ouvre un grand boulevard à toute interprétation. Curieusement, personne ne parle de Bunagana, comme si le pays avait réussi à chasser ceux qui l'occupaient. Personne ne parle du prix réel d'une course de transports à une quelconque destination, à bord d'une moto ou d'un véhicule où chaque conducteur fixe le prix comme il le veut sans être inquiété par qui que ce soit. Tous les flatteurs se lancent dans la manipulation et c'est la Constitution qui prend place, estime un homme politique sous l'anonymat.
La Gazette du Continent.