Un dialogue entre la RDC et le Rwanda, fortement souhaité par Kigali et certains membres de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC), n'a pas eu lieu lors de la retraite informelle de l'EAC en Tanzanie. La RDC, représentée par la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba, a insisté sur l'importance du processus de Luanda pour résoudre les conflits. Malgré les nombreuses tentatives de médiation pour mettre fin aux violences qui déchirent l'est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis plus de deux décennies, les tensions restent vives.
Les accusations de soutien du Rwanda au mouvement rebelle M23, actif dans les territoires de Masisi, Lubero, et Rutshuru au Nord-Kivu, continuent de diviser les deux pays. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RDC, a maintenu sa position de refus de tout dialogue direct avec le Rwanda, qualifié d’ennemi de la République.
Un diplomate africain a précisé que la RDC n'a pas participé à des discussions directes avec le Rwanda lors de cette retraite, contredisant les affirmations du ministre rwandais qui a parlé de discussions franches à Zanzibar. La RDC, méfiante suite à des expériences passées, rappelle la présence controversée des troupes de l’EAC en 2022, perçues comme complaisantes envers les agresseurs.
Le retrait des troupes de l’EAC, critiqué comme une trahison par certains, a aggravé les tensions, surtout face aux récents commentaires jugés diffamatoires du président kenyan. Le silence des pays de l’EAC sur les attaques et meurtres récents à Goma a également alimenté le ressentiment de la RDC envers ses voisins.
Cependant, une lueur d'espoir persiste avec une trêve humanitaire de deux semaines, annoncée par les États-Unis et respectée jusqu’à présent par les FARDC et les rebelles du M23. Cette trêve couvre les zones de Masisi, Rutshuru et Nyiragongoboffrant un répit tant attendu aux populations locales.
Magloire Mutulwa